Environ 270 000 jeunes entrent en apprentissage chaque année et on en compte actuellement 420 000 en cours de formation. Mais cette voie d'accès à la vie active pâtit d'une mauvaise image chez les jeunes, comme chez leurs parents, et seulement 5 % des jeunes de 15 à 24 ans sont en apprentissage contre 16 % en Allemagne. L'objectif est de réhabiliter ce type de formation divisée entre cours théoriques et pratiques en entreprise.
Déterminer qui sera le pilote du système a entraîné un bras de fer entre le Medef, l'organisation patronale qui souhaitait que ce soient les branches professionnelles, et les régions hostiles à une « privatisation » de la formation professionnelle des jeunes.
Les régions voulaient aussi avoir compétence sur l'orientation des apprentis, ce qui relève actuellement de l'Education nationale. Bref, les discussions ont été chaotiques et un compromis semble s'être dessiné sur un contrat d'objectifs et de moyens réunissant les branches professionnelles, l'Etat et les régions.
Pas moins de 28 mesures dévoilées
La limite d'âge est actuellement de 26 ans, elle passera à 30. La rémunération sera relevée de 30 euros, passant à 715 euros par mois pour les jeunes de 16 à 20 ans. Une aide de 500 euros sera accordée pour que les apprentis passent leur permis de conduire.
Une mesure phare, présentée par le Premier ministre Edouard Philippe, concerne le financement des contrats d'apprentissage.
« Ça a été un sujet sensible. Nous allons adopter un mode de financement au contrat. Lorsqu’il y aura un jeune et une entreprise, ça donnera lieu à un contrat et un financement complet. Ce que nous ne voulons plus que la recherche d’une entreprise par un jeune ne se heurte plus au problème du financement du contrat », a déclaré le Premier ministre.
Autre point sensible : le transfert de la gouvernance des formations des régions, collectivités territoriales publiques, vers les branches, en, clair, vers les entreprises.
« Le référentiel d’activité et de compétence des diplômes sera écrit par les professionnels de branche. Par exemple les compétences du BTS électromécanicien seront écrits par les industriels et discutées par la branche », explique Muriel Pénicaud, ministre du Travail.
Le projet de loi doit être présenté en Conseil des ministres dans une dizaine de jours.