Sur le papier, la loi de programmation militaire 2019-2025 fixe une ambition. Dans les faits, c'est son exécution qui risque d'être plus problématique.
« Chaque année, on assiste à des gels et des dégels de crédits, des coups de rabots plus au moins violents » rappellent les militaires. Mais cette fois, c'est le principe du financement interministériel des surcoûts des opérations extérieures et intérieures qui est remis en cause par le projet de loi de finances rectificative.
En clair, Bercy demande au ministère des Armées de payer tout seul une facture qui s'élève à 1,37 milliard d'euros. Le ministère n'avait mis de côté que 750 millions d'euros, le reste de la note étant jusqu'alors partagé par l'ensemble des ministères au nom de la contribution nationale à l'effort de défense.
En réalité, si on regarde bien la LPM (Loi de programmation militaire) cette pleine prise en charge des surcoûts était prévue, mais seulement à partir de 2020. Le ministère a fait ses comptes et va donc devoir trouver près de 400 millions d'euros pour boucler son budget.
Les économies pourraient se faire en grande partie sur les achats d'équipements, mais cela « ne pénalisera pas les forces » assure-t-on au ministère. Et Florence Parly de conclure, « sur le financement des opérations, l'année n'est pas terminée ! » Sous-entendu, les négociations vont continuer.