Après les « gilets jaunes », place à la « nuit jaune ». Pour conclure leur acte XI, les « gilets jaunes » ont décidé de veiller une partie de la nuit dans plusieurs villes de France.
A Paris, des centaines de manifestants se sont réunis place de la République en fin d'après-midi, avant d'être dispersés par les CRS peu avant 19h, rapporte notre reporter sur place, Franck Alexandre.
Tout avait pourtant commencé dans le calme. Les « gilets jaunes » et en particulier le groupe d'Eric Drouet, l'un des plus déterminés du mouvement, avaient appelé à se rassembler sur cette place pour une première « nuit jaune », référence au mouvement « nuit debout » qui s'était tenu pendant plusieurs mois sur cette place.
Mais les discussions tranquilles autour de sandwichs ont vite laissé place à un regain de tensions. Des « gilets jaunes » se sont rapprochés du cordon des forces de l'ordre. Un CRS a été touché par un jet de projectile avant d'être évacué. Les forces de l'ordre on répliqué avec au moins un tir de LBD 40, cette arme très décriée qui tire des balles de défense de 40 mm.
S'en sont suivis des mouvements de foule, émaillée de slogans « Tout le monde déteste la police » ou « Macron démission ». Tous les accès à la place ont été bloqués. Deux canons à eau ont été positionnés et les manifestants dispersés.

69 000 manifestants en France, selon le ministère de l'Intérieur
Dans son dernier bilan publié peu après 19h, le ministère de l'Intérieur fait état de 69 000 manifestants partout en France, dont 4 000 à Paris. En comparaison, les autorités avaient dénombré 84 000 manifestants lors des deux derniers samedis en fin de journée, en augmentation après la trêve de Noël et du Nouvel An mais sans retrouver le niveau de mobilisation de début décembre.
Dans la capitale, deux figures historiques du mouvement aujourd'hui ennemies, Eric Drouet et Priscillia Ludosky, avaient initié des marches distinctes. Le premier a pris place dans un cortège parti du cours de Vincennes, la seconde a rallié le siège parisien de Facebook depuis le ministère des Outre-mer. Un troisième cortège est parti des Champs-Elysées. Dans ces cortèges, les revendications restaient cependant unanimes, la première d'entre elles réclamant un référendum d'initiative citoyenne (RIC).
Quant à la liste « gilets jaunes » qu'Ingrid Levasseur souhaite former pour les élections européennes, les manifestants rencontrés à Paris y sont tous hostiles.
REPORTAGE

Violences
Quelques incidents ont émaillé les cortèges, notamment à Nantes, Dijon, Evreux, Montpellier ou encore à Paris, place de la Bastille, où une figure connue des « gilets jaunes », Jérôme Rodrigues, blessé à un oeil par un projectile alors qu'il se trouvait face à des forces de l'ordre, a été évacué par les pompiers du coeur de la place, puis hospitalisé.
#Paris Un homme est touché au visage suite à un tir de grenade de desencerclement. Il s'agirait de Jérôme Rodrigues un des leaders du mouvement Gilet Jaune.#GiletsJaunes #ActeXI #Acte11 #26Janvier #26Janvier2019 pic.twitter.com/v18maWcU5W
Stéphanie Roy (@Steph_Roy_) 26 janvier 2019
La préfecture de police a annoncé sur son compte Twitter avoir saisi l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).
#Paris : blessé pris en chage place de la #Bastille. Le préfet de Police, en accord avec le Ministre de l’Intérieur @CCastaner et le secrétaire d’Etat @NunezLaurent, saisit l’IGPN, afin que soient établies les circonstances dans lesquelles cette blessure est intervenue.
Préfecture de police (@prefpolice) 26 janvier 2019
REPORTAGE
(avec AFP)