Un référendum pour apaiser les « gilets jaunes » ? « Pas sûr que ça le fasse », reconnaît un ancien proche conseiller d'Emmanuel Macron. « Ceux qui manifestent encore n'en voudront pas si ça vient de l'Etat. »
Autre problème : quelle question poser aux Français ? Pour cette députée influente de La République en Marche, organiser un référendum uniquement sur des sujets institutionnels serait une « erreur ». « Les gens veulent plus de justice fiscale, pas parler de la baisse du nombre des députés. »
Et puis quand organiser ce vote ? L'Elysée a avancé la date du 26 mai, le même jour que les élections européennes. « Pas une bonne idée », dit publiquement Richard Ferrand, le président de l'Assemblée nationale. C'est se tirer une balle dans le pied, renchérit une ministre. « Si on fait des Européennes un scrutin national, ça arrangera Wauquiez et Le Pen. »
Même le Premier ministre doute. « Nous avons tous à gagner à la clarté du débat » sur l'Europe, a déclaré Edouard Philippe devant les sénateurs.
Entre prudence et réticence, l'idée d'un référendum est loin de convaincre. Un ministre évacue et renvoie la question à l'après 15 mars : « On veut faire la fin du débat avant la fin du débat ! »