Avec notre correspondant à Jérusalem, Nicolas Falez
« Non c’est non et c’est oui, seulement quand je dis oui », scandent les manifestantes. Shorts très courts, minijupes, décolletés plongeants ou chemisiers noués au dessus du nombril, elles défilent dans le centre-ville de Jérusalem avec ce message très clair que formule Bat, une trentenaire à la longue chevelure brune : « Je crois que c’est important de rappeler à tout le monde que le corps des femmes leur appartient. Et que la façon dont elles s’habillent n’est jamais une invitation au viol, à l’agression ou à quoi que ce soit. C’est juste un moyen d’expression ».
Dans la petite troupe, il y a aussi quelques garçons solidaires. Le cortège attire les regards. Il faut dire qu’on est à Jérusalem où vit une importante communauté juive ultra-orthodoxe et dont certains membres stigmatisent parfois les femmes qu’ils jugent vétues de façon indécentes.
Inacceptable pour Karen, l’une des manifestantes : « Ça nous donne l’impression qu’on doit constamment s’excuser d’être ce que nous sommes. Cela me met en colère et le résultat, c’est que plus personne ne veut vivre ici. A moins de changer quelque chose, dans l’avenir cette ville appartiendra exclusivement aux ultra-religieux ».
Dans le cortège, il y a aussi cette jeune femme blonde dont la tenue n’a rien de choquant et qui porte une pancarte sur laquelle on peut lire : « J'étais habillée comme ça le jour où vous m’avez jeté des pierres ».