Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Les critiques du pape Tawodros sur deux chaînes de télévisions privées égyptiennes sont sans précédent. Son prédécesseur, le pape Chénouda III se contentait de recourir à la retraite dans un monastère et au jeûne de protestation.
Mais les temps, comme le pape, ont changé. Les coptes qui ont activement participé au soulèvement contre Hosni Moubarak n’acceptent plus d’être des éternels « martyrs ». La colère dépasse néanmoins le simple cadre religieux. Le Front du salut national réunissant les principales forces de l’opposition laïque au pouvoir Frères musulmans a, lui aussi, durement condamné l’attitude gouvernementale que certains n’ont pas hésité à qualifier de « criminelle ».
Lundi une manifestation réunissant des milliers de militants révolutionnaires musulmans est partie de la mosquée Al Fath, au centre du Caire pour soutenir les chrétiens devant la cathédrale copte. Pour tenter de réduire la tension, le président égyptien a dépêché une délégation à la cathédrale qu’il a décrite comme « un symbole copte intouchable ».