65 voix contre une. Après des mois de débats, la loi prévoyant d’envoyer les juifs ultra-orthodoxes à l’armée est passée facilement au Parlement israélien, ce mercredi matin. L’opposition avait décidé de boycotter le scrutin. Jusqu’à présent, les juifs ultra-orthodoxes étudiant dans les écoles talmudiques étaient dispensés de service militaire. Ceci était vécu comme une injustice par les autres Israéliens, obligés de faire leur armée, trois ans pour les garçons, deux pour les filles. La loi, qui entrera pleinement en application en 2017, va changer les choses mais pas complètement. Tous les ultra-orthodoxes ne feront pas leur service. Il y aura des quotas fixés chaque année et un certain nombre d’exemptions possibles.
Un texte avant tout symbolique
Le texte est donc avant tout symbolique et a divisé la société israélienne ces derniers mois : d'un côté les laïcs, qui réclamaient un partage du « fardeau national », et de l'autre les ultra-orthodoxes, réclamant le droit de continuer à étudier la religion. Ces derniers ont d'ailleurs manifesté massivement à Jérusalem le 2 mars contre le projet de loi et notamment contre une disposition prévoyant d’envoyer en prison ceux qui se soustrairaient au service militaire, comme c’est le cas pour n’importe quel jeune Israélien.
→ A (RE)LIRE : Israël: manifestation gigantesque des juifs orthodoxes à Jérusalem
Certains ultra-orthodoxes n’hésitent pas à parler de « persécution religieuse ». Mais en coulisse, des rabbins avouent que la loi n’est pas si mauvaise, car elle ne va pas changer grand-chose. Une loi a minima, donc, mais qui a le mérite d’exister. Pour le gouvernement israélien, il s'agit non seulement de rétablir une égalité entre les jeunes vis-à-vis du service militaire, mais aussi de pousser les ultra-orthodoxes à écourter leurs études et à entrer dans la vie active après leur service militaire. La plupart des ultra-orthodoxes ne travaillent pas et vivent de subventions de l'Etat.
