L'émigration des apprentis combattants se fait aussi avec femme et enfants. Depuis 2012, entre 100 et 150 Françaises ont rejoint l'Etat islamique ou le Front al-Nosra, la branche syrienne d'al-Qaïda, soit en compagnie de leur mari, soit seules à condition d'avoir obtenu au préalable une promesse de mariage d'un jihadiste en Syrie. Beaucoup partent avec leurs enfants, parfois en bas âge, mais ces femmes ne combattent pas.
L'objectif est plutôt l'implantation communautaire sous le règne de leur conception
de la loi islamique, « pour élever leur enfants dans l'amour du jihad », selon l'expression de l’une d'entre elles recueillie par RFI.
Avec un nourisson d'un mois et demi
Dans le département de la Vienne, les autorités soupçonnent une famille entière d'avoir fait ce choix. Avec un nourrisson d'un mois et demi et leurs trois fillettes, issues d'unions précédentes et âgées de 3 à 5 ans, Eddy, converti à l'islam de 34 ans et sa nouvelle femme Jihane ont probablement, selon la justice française, quitté la France fin août.
La disparition suspecte de cette famille déjà connue pour ses convictions jihadistes avait été signalée aux autorités par ses proches. L'ex-femme d'Eddy, inquiète de la disparition de sa fille de 3 ans confiée à son père pour les vacances, a d'ailleurs déposé plainte, déclenchant une enquête et deux mandats d'arrêt européens.