Selon des sources militaires irakiennes et selon le gouverneur de la province de Slaheddine, la ville de Baïdji aurait été totalement reprise aux combattants de l'Etat islamique. Il aura fallu un peu moins d'un mois aux forces irakiennes appuyées par des tribus sunnites ralliées au gouvernement, et par les bombardements de l'aviation américaine, pour s'emparer d'une ville que les jihadistes de l'organisation Etat islamique avaient conquise en juin dernier.
Depuis le mois de septembre, les autorités irakiennes et la coalition antijihadiste emmenée par les Etats-Unis avaient fait de cette ville une cible prioritaire, afin de faire reculer le groupe Etat islamique, pour la première fois depuis que celui-ci a lancé la grande offensive qui lui a permis de s'emparer d'un tiers du territoire irakien.
Cette victoire, si elle est confirmée de source indépendante, constituerait un succès sans précédent pour l'armée irakienne depuis la chute de Mossoul. D'abord, en raison de la taille de la ville, plus de 70 000 habitants, ensuite parce qu'elle se trouve à proximité de la principale raffinerie du pays. Cette dernière est assiégée depuis des mois par l'organisation Etat islamique. Enfin, parce que la ville de Baïji est située sur l'axe routier menant de Mossoul à Tikrit - et qu'en coupant cette route, l'armée irakienne va pouvoir isoler les positions tenues par les jihadistes entre Bagdad et Baïji.
Cette victoire va sans doute doper le moral des troupes irakiennes, profondément traumatisées, du simple soldat aux plus hauts niveaux de la hiérarchie, par les revers à répétition subis, jusqu'à présent, contre les jihadistes.