La mise en scène est horrible. Sur une photo postée sur internet, on peut voir le cadavre d’un homme décapité surmonté d'un drapeau du groupe EI, un poignard planté dans le sable à ses côtés. Le commentaire sous cette image laisse peu de doute sur l’identité de la victime de cette atrocité. « Exécution d'un prisonnier de Croatie après expiration de l'ultimatum », peut-on y lire.
Tomislav Salopek, un analyste sismique de 31 ans qui travaillait pour une société française spécialisée dans l’exploration des sous-sols, a été enlevé par des hommes armés le 22 juillet sur une route à une vingtaine de kilomètres du Caire. Depuis plusieurs jours, la branche égyptienne de l'organisation Etat islamique, qui avait revendiqué son enlèvement, menaçait de le tuer si le gouvernement égyptien ne libérait pas « toutes les femmes musulmanes » emprisonnées.
La décapitation de Tomislav Salopek est un « acte satanique qui n'a rien à voir avec aucune religion », pour Al-Azhar, l'une des plus prestigieuses institutions de l'islam sunnite, basée au Caire. Mais cette décapitation d’un étranger sur le sol égyptien prouve l'implantation du groupe EI dans la province du Sinaï.
Quelques heures après l’annonce de l’organisation jihadiste, le Premier ministre croate a déclaré ne pas être en mesure de confirmer à « 100 % » l’assassinat de son compatriote. « Pour l'heure, nous ne pouvons pas confirmer à 100% que ceci est vrai, et je ne sais pas si nous pourrons le faire dans les prochains jours, mais ce que nous voyons n'a pas l'air bon, a l'air horrible », a déclaré Zoran Milanovic à la presse.
