Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Michel Éléftériadès, artiste et homme d'affaires haut en couleurs, a été convoqué au commissariat pour être entendu dans le cadre d'une enquête sur une prétendue secte d'adorateurs du diable. Des objets qu'il a sculptés, ont été interprétés comme des symboles sataniques.
Une pièce interpelle particulièrement l'officier de police : un porc en forme de tirelire, juché sur un tas de crânes humains. Pendant des heures, l'auteur-compositeur a expliqué à l'agent la signification de son œuvre : le capitalisme, qui assujettit les hommes, provoque des guerres entre les peuples et conduit à leur perte.
Pretexte
L'affaire aurait pu rester un banal fait divers si une partie des œuvres de l'artiste n'avait pas été placée sous contrôle judiciaire et si un magistrat n'avait pas décidé de détruire deux statuettes, considérées comme offensantes pour les croyances religieuses.
Michel Éléftériadès un artiste controversé aux talents multiples, crie au complot. Selon lui, le « culte du diable » n'est qu'un prétexte utilisé par ses détracteurs pour l'intimider, l'effrayer, le faire taire. Il accuse le parti chrétien des Forces libanaises, qu'il critique avec virulence, d'être à l'origine de cette affaire. Ce que la formation anti-syrienne dément catégoriquement.