Le ras-le-bol contre la corruption de la classe dirigeante irakienne prend de l’ampleur. Une impressionnante marée humaine est descendue ce vendredi dans les rues pour écouter le discours enflammé de l’imam chiite Moktada al-Sadr.
Pas moins de 200 000 personnes ont répondu à l’appel. Le chef religieux avait donné un mois au gouvernement pour agir. Cette fois-ci s’en est trop : « le gouvernement corrompu doit être renversé », a-t-il lancé du haut de sa tribune, et d'ajouter : « il faut donner une chance à des personnes indépendantes efficaces et écarter ceux qui ont conduit l’Irak au bord du gouffre ».
La colère populaire ne date pas d’hier. L’été dernier déjà, des dizaines de milliers de personnes se mobilisaient chaque vendredi pour demander entre autre l’amélioration des services publics.
Le Premier ministre Haïdar al-Abadi avait fini par promettre la mise en place de réformes économiques et politiques et de nommer des technocrates pour remplacer ses ministres, mais aucune promesse n’a été tenue.
Selon Transparency International, l'Irak occupe la 170e place sur 175 pays dans le cassement mondial de la corruption.