Farida Ghulam est l'épouse d'un des leaders de l'opposition à Bahreïn, Ibrahim Sharif (du parti WAAD, Alliance pour l'action démocratique nationale), condamné à un an de prison l'année dernière, alors qu'il venait de purger une première peine prononcée en 2011. Ibrahim Sharif est accusé d'avoir voulu renverser le pouvoir, ce que dément son épouse qui dénonce une condamnation politique.
« Il représente une large partie du peuple de Bahreïn qui continue à demander des réformes démocratiques par des moyens pacifiques, témoigne-t-elle. Nous pensons sincèrement que les Bahreïnis sont éduqués, prêts pour la démocratie, ils sont prêts pour le partage du pouvoir. Et si l'on parle de démocratie, cela doit être par le peuple et pour le peuple ; cela ne doit pas être une démocratie décorative, cela doit être vrai. »
A Bahreïn, la majorité de la population est chiite, mais la dynastie au pouvoir sunnite. Un pouvoir qui accuse régulièrement l'Iran (chiite) d'ingérence dans les affaires du royaume, ce que conteste l'opposant bahreïnien Radhi Mussawi (WAAD) : « Quand certains disent que l'opposition est à la solde de l'Iran, nous demandons : la pauvreté, c'est à cause de l'Iran ? Le chômage, c'est à cause de l'Iran ? La crise du logement, c'est à cause de l'Iran ? »
En 2011, les manifestants demandaient l'établissement d'une monarchie constitutionnelle à Bahreïn. Depuis, les organisations internationales de défense des droits de l'homme dénoncent des arrestations politiques, des condamnations disproportionnées et des expulsions de citoyens déchus de leur nationalité.