« Nos forces contrôlent complètement la frontière irako-syrienne et j'annonce donc la fin de la guerre contre Daech », a déclaré le Premier ministre al-Abadi à l'ouverture d'une conférence organisée par le syndicat irakien des journalistes à Bagdad. « Notre bataille est avec l'ennemi, qui voulait tuer notre civilisation, mais nous avons gagné par notre unité et notre détermination. Nous les avons vaincus en peu de temps », a-t-il ajouté.

Commander-in-Chief @HaiderAlAbadi announces that Iraq’s armed forces have secured the western desert & the entire Iraq Syria border, says this marks the end of the war against Daesh terrorists who have been completely defeated and evicted from Iraq pic.twitter.com/6P2nqjl0WZ
Government of Iraq (@IraqiGovt) 9 décembre 2017
La défaite militaire de l'organisation Etat islamique en Irak, facilitée par l'appui crucial de la coalition internationale dirigée par les États-Unis, marque un tournant dans la lutte lancée il y a trois ans pour en finir avec cette organisation jihadiste responsable d'exactions et d'attentats sanglants.
Cependant pour l'expert des mouvements jihadistes, Hicham al-Hachemi, « si l'EI ne contrôle plus à proprement parler un centimètre carré du territoire irakien, il possède encore des caches et des dépôts d'armes » dans des zones désertiques et non peuplées en Irak.
Dans un tweet, la coalition internationale a adressé ses « félicitations au gouvernement d'Irak et aux forces armées pour la libération de tous les territoires peuplés tenus par Daech en Irak ». Elle laisse ainsi entendre que l'EI maintiendrait des caches dans des zones non peuplées.
PM Abadi announces that today, for the first time in four long years, #ISIS controls no significant territory in #Iraq. We congratulate the Prime Minister and all the Iraqi people on this significant achievement, which many thought impossible. 1/3
Brett McGurk (@brett_mcgurk) 9 décembre 2017
Washington a également de son côté salué la fin de « l'ignoble occupation » du pays par l'organisation terroriste. « L'annonce des Irakiens indique que les vestiges de l'auto-proclamé califat de l'EI en Irak ont été éradiqués et que les populations vivant dans ces régions ont été libérées du contrôle brutal de l'EI », a indiqué Heather Nauert, porte-parole du département d'Etat, dans un communiqué.
Cible de multiples offensives depuis plus d'un an, le groupe Etat islamique a également perdu la majeure partie du territoire conquis en Syrie voisine, et son « califat » autoproclamé en 2014 est désormais en lambeaux.
Au nord, la suite des évènements préoccupe
Aujourd’hui, alors que l’ennemi commun a disparu, beaucoup d’habitants du nord de l'Irak s’inquiètent de la suite donnée à cette victoire. Car si le Premier ministre irakien estime que l’EI a été battu grâce à l’unité de la nation, cette dernière est pourtant actuellement déchirée dans le nord, où forces irakiennes et kurdes se font face.
Chacune porte les armes initialement destinées à la lutte contre le terrorisme. Cette lutte officiellement terminée, Bagdad peut s’occuper du sort de la région indépendantiste qui, durant les dernières années, a gagné en puissance et soutien grâce à la lutte kurde contre l’organisation Etat islamique, rappelle notre correspondante à Erbil, Oriane Verdier.
A Erbil, sont notamment basés de nombreux soldats de la coalition internationale. Qu’adviendra-t-il de ces forces ? A l’heure où l’Irak annonce la guerre contre l’organisation Etat islamique terminée, comment justifier la présence de soldats européens et surtout américains sur le sol irakien ?
Pourtant la peur est toujours très présente au Kurdistan irakien, comme dans le reste du nord de l’Irak. Nombre de familles kurdes ont été chassées par les milices chiites reconnues par Bagdad, de plus, profitant de ce nouveau chaos, un nouveau groupe de combattants a été créé, prenant le contrôle de plaines situées entre les fronts irakien et kurde. Un groupe qui semble être formé d’anciens combattants de l’EI.