Avec notre correspondante à Erbil, Oriane Verdier
Lorsqu'Amar, 11 ans, ne joue pas au foot, il rêve de sa maison d'avant, détruite lors des combats entre l'organisation Etat islamique et les forces irakiennes : « On avait tout construit et peint nous-même. On avait une télé, des placards. Mais aujourd'hui tout est détruit et plein de mines. »
Aujourd'hui, Amar habite dans une maison de fortune au milieu des ruines de Tikrit. Lui et sa famille ont passé deux ans sous l'autorité de l'organisation Etat islamique. Maintenant, sa mère fait tout pour que ses enfants reprennent une vie normale : « Sous Daech, j'interdisais à mes enfants d'aller à l'école. Mais maintenant ils ne les acceptent pas à l'école publique parce qu'ils sont trop âgés. Je suis allée au ministère de l'Education, ils ont refusé. »
En attendant, Amar est aidé par différentes organisations humanitaires afin que lui et ses camarades ne soient pas entièrement exclus de la société.
Safaa Ramadan de l'organisation Terre des hommes tente de repérer les enfants en besoin d'un suivi particulier : « Certains enfants sont encore terrorisés, ils ne communiquent plus. Cette génération aura des séquelles à vie. Si au moins ils avaient une maison dans laquelle être stable. Ce serait autre chose que de vivre sous une tente. Là, ils ne sont pas tranquilles. Ils ont peur pour leur vie ou d'être expulsés. »
Safa craint que cette nouvelle génération ne soit sacrifiée. Amar et sa famille ne sont pas près de rentrer chez eux. Plus de deux ans après la libération de leur ville, le gouvernement n'a toujours rien fait pour débuter la reconstruction.