Qualifiée de modérée en 2016, d’exceptionnelle l’année dernière, une éventuelle troisième flambée épidémique oblige la prise de mesures immédiates afin que les spécialistes et les populations soient réactifs face à des vagues de nouveaux cas de choléra.
Le Dr Anton Camacho est chercheur à Epicentre, le département de recherche de Médecins sans frontières et auteur principal de l’étude :
« On a une première vague en 2016, 2017 qui est relativement faible, explique-t-il. Cette première vague elle se propage pendant la saison sèche, moins favorable au choléra, et à partir d’avril 2017, on a l’arrivée des pluies. C’est à ce moment-là que l’on voit une augmentation exponentielle du nombre de cas de choléra au Yémen, presque partout sur le territoire. Donc il y a eu la saison des pluies jusqu’en octobre dernier. Et à partir d’octobre le nombre de cas a pratiquement chuté et là on est dans une phase avec un nombre de cas assez bas, mais toujours présent un peu partout sur le territoire, notamment dans des centres urbains où il y a une forte densité. Et donc ce que l’on craint et ce à quoi on se prépare, c’est qu’avec cette nouvelle saison des pluies qu'on revive un scénario similaire. A priori on espère faire beaucoup mieux que l’année dernière. »
Afin de ne pas être pris de court, des mesures de filtration et purification de l’eau sur le terrain ainsi que la surveillance épidémiologique, des vaccins et l’information aux populations mobilisent les responsables locaux, donateurs et partenaires au moins jusqu’à la fin de la saison des pluies en août prochain.