Avec nos envoyés spéciaux à Gaza, Hassan Jaber et Guilhem Delteil
Dans les rues de Gaza, une voiture circule pour appeler à manifester. Mais au camp de rassemblement à l’Est de la ville, les protestataires n’étaient qu’un peu plus d’un millier au plus fort de la journée. Une mobilisation en forte baisse, reconnaît Naher Mourtaja. Mais pour ce quadragénaire, ce n’est que temporaire. « Ils ont déménagé l’ambassade, donc c’est fini. Mais si Dieu le veut, il y aura chaque jour un peu de plus de gens et beaucoup de monde à nouveau dans une semaine. »
A ses côtés, Saber El Houssari acquiesce. « Nous sommes sous occupation. Nous sommes en colère en permanence », assure-t-il. Pour cet habitant de Gaza, cette baisse - temporaire - de la mobilisation est de la faute d’Israël. « Hier soir, il y a eu des rumeurs disant qu’il ne fallait plus manifester, que nous devions arrêter. Mais c’était des fausses rumeurs. Ce sont les collaborateurs d’Israël qui les ont propagées. Pas nos dirigeants. »
Lorsque les manifestants parviennent à déclencher un incendie du côté israélien de la barrière, un drone vient tirer des cartouches de gaz lacrymogènes. L’armée israélienne réaffirme sa détermination à protéger sa frontière. Mais cela n’effraie pas Chafia Ferrouana. Cette grand-mère était déjà présente la veille. « Non, nous n’avons pas peur. Pourquoi aurions-nous peur ? Il y a des femmes, des enfants. Ce garçon-là, c’est lui qui voulait venir. Avant nous ! » Enfants, femmes ou hommes, tous l’assurent, ce mouvement va se poursuivre.