Avec notre envoyé spécial à Gaza, Guilhem Delteil et Hassan Jaber
Tout au long de l’été, le Hamas était en négociation avec Israël pour parvenir à un cessez-le-feu de longue durée. Le mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza espérait obtenir la levée du blocus israélien.
Et pour Mkhamar Abou Saada, professeur associé de sciences politiques à l'université al-Azhar à Gaza, l’échec de ces discussions explique le regain de mobilisation. « Après que le projet d’accord ait échoué, le Hamas a décidé de pousser à nouveau plus de gens à aller manifester contre Israël pour forcer Israël à un cessez-le-feu avec le Hamas qui mettrait un terme au siège et au blocus israélien. »
Car le Hamas est pris en tenailles : d’un côté, le blocus israélien, de l’autre son conflit avec le président de l’Autorité palestinienne. Mahmoud Abbas veut contraindre le mouvement islamiste à lui céder le contrôle de la bande de Gaza. Pour cela, il a pris des sanctions financières contre l’enclave côtière avec une réduction des salaires des fonctionnaires et des livraisons d’électricité à l’enclave.
Et à l’ONU la semaine dernière, il a menacé d’un nouveau tour de vis. Une attitude incompréhensible pour Bassem Naïm, ancien ministre de la Santé et cadre du Hamas. « On voit notre dirigeant attaquer Gaza depuis la tribune des Nations unies. Au lieu d’attaquer l’agresseur, les Israéliens, il attaque les Gazaouïs. J’ai envie de parler de trahison pour désigner celui qui agit ainsi. »
Après six mois de « Marche de retour », le Hamas n’a obtenu aucune avancée. Et la situation économique et humanitaire de la bande de Gaza ne cesse de se détériorer.