A suivre avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Les plus de 300 volontaires, réunis sous la bannière de la Fédération des associations de jeunes socialistes, venaient d’arriver d’Istanbul en bus et s’apprêtaient à passer à Kobane pour participer à la reconstruction de la ville.
Au moment de l’explosion, ils étaient attablés pour un petit-déjeuner accompagné d’une conférence de presse dans le jardin du Centre culturel de la ville de Suruç, proche de la frontière.
La thèse d’un ou d’une kamikaze est désormais confirmée. La déflagration a été d’une extrême violence, enflammant les arbres du jardin, blessant et tuant de très nombreuses personnes. Les responsables locaux, qui disent manquer d’ambulances pour prendre en charge les blessés, ont lancé des appels pour des dons de sang.
Attentat à Kobane
Quelques instants après l'explosion de Suruç, un attentat à la voiture piégée a également secoué la ville de Kobane, à environ 5 kilomètres côté syrien. Selon Rami Abdel Rahman, directeur de l'ONG Observatoire syrien des droits de l'homme, « un kamikaze a fait exploser un véhicule piégé à un point de contrôle dans le sud de Kobane. Deux combattants kurdes ont été tués par l'explosion. »
A Suruç, beaucoup évoquent une responsabilité de l’organisation Etat islamique. Selon l'Agence France-Presse, qui cite une source officielle turque, les autorités d'Ankara ont de « fortes raisons » de penser que l'EI est à l'origine de l'attentat.
Si cette paternité était confirmée, ce serait une première sur le sol turc depuis l'émergence du groupe jihadiste, qui contrôle depuis plus d'un an d'importantes parties des territoires irakien et syrien, notamment près de la Turquie.
