Le président iranien Hassan Rohani était au Medef, ce jeudi 28 janvier 2016. Accompagné du Premier ministre français Manuel Valls, il a participé aux rencontres économiques France-Iran organisées par le patronat français. A cette occasion, quatre accords de coopération ont été signés.
Le constructeur automobile français PSA-Peugeot Citroën a officialisé dans la matinée son retour très attendu en Iran, via une co-entreprise avec Iran Khodro. Le constructeur français ambitionne de produire 200 000 modèles par an.

Un accord important a été également conclu sur le développement d’une filière aluminium en Iran, un autre entre la SNCF et les chemins de fer iraniens, et enfin une coopération en matière de transports durables. Autre contrat très attendu sur le point d’être conclu : l’achat par l’Iran d’une centaine d’avions Airbus.
Une « relation nouvelle » avec la France
Le président iranien Hassan Rohani a souhaité devant les entrepreneurs français le début d'une « relation nouvelle » entre les deux pays. Le chef de l'Etat iranien a souligné que c'était « une fierté » de collaborer avec la France, ce qui n'est pas forcément le cas avec d’autres pays.
Quant à Manuel Valls, il a appelé à bâtir des « coopérations de long terme » avec la République islamique. Le Premier ministre a insisté sur la qualité des entreprises françaises. Il a aussi mis l’accent sur la coopération universitaire. Et d'ajouter que les grandes écoles françaises attendaient avec impatience de recevoir des étudiants iraniens.

Le juge Bruguière et Valéry Giscard d'Estaing venus écouter Rohani
Puis à l'Ifri, l'Institut francais des relations internationales, Hassan Rohani a abordé le terrorisme au Moyen-Orient et la lutte contre Daech. Dans un discours très apaisé, il a rappelé devant Valéry Giscard d'Estaing que la révolution iranienne avait démarré à Neauphle-Le-Chateau, alors que Valéry Giscard d'Estaing était président de la République.
Il y avait aussi, dans l'assistance, un parterre de diplomates et de chercheurs. Mais également le juge Bruguière, où même Alain Marsaud, qui fut en charge de lutter contre le terrorisme, ce qui ne manque pas d'ironie.
La lutte contre Daech
«Daech pose un problème à l'humanité toute entière», a déclaré le président iranien. «C'est une grenade dégoupillée que nous ne pouvons ni garder dans nos mains, ni renvoyer vers les autres». «Nous sommes tenus donc de trouver une solution ensemble», comprenez Orient et Occident. Nos intellectuels, nos experts doivent donc réfléchir aux moyens de contrer l'idéologie des partisans du groupe Etat islamique. En somme il y a une lutte culturelle à mener.
La lutte évidement doit être également militaire, a affirmé le président iranien.Sur ce plan évidement les bombardements ne suffisent pas, et plus on laisse passer le temps ,plus il sera difficile de les contrer. Pour Hassan Rohani, il faut aussi clairement identifier ceux qui ont favorisé le terrorisme des jihadistes du groupement Etat islamique, ne pas se taire et dénoncer ceux qui ont favorisé et soutenu l'EI. Aucun nom n'a été prononcé mais l'allusion à l'Arabie saoudite et à la Turquie était évidente. Hassan Rohani a eu ces mots: « Il est pourtant facile de savoir qui achète le pétrole de Daech. Il est facile aussi de savoir où ils se procurent des armes et des missiles antichars. Sur toutes ces armes, il y a des numéros de série ».