Joueurs et scientifiques se sont associés pour faire avancer la recherche : huit Russes à Moscou et huit Français à Nice, tous sexagénaires, se sont confrontés face à un plateau d'échecs et un grand écran de téléconférence.
Les uns après les autres devaient déplacer leurs pions pour vaincre l'adversaire : la maladie d'Alzheimer! Lors des parties, ce sont des données sur l'état émotionnel et physiologique des joueurs qui ont été recueillies grâce à des capteurs sensoriels supposés pouvoir apporter des informations en temps réel au cours d'une partie.
Les joueurs d'échecs réguliers ne développeraient pas Alzheimer
Ces données devraient désormais être analysées Vladimir Zakharov, professeur à l'Université de médecine de Moscou, en Russie, et Philippe Robert, directeur du centre de mémoire et de ressources et de recherches de Nice, en France.
Les initiateurs de cette compétition hors norme ont annoncé que l'idée était née d'une approche empirique, après avoir observé que les joueurs d'échecs réguliers ne développaient pas la maladie d'Alzheimer.
Jouer aux échecs fait appel aux différentes fonctions cognitives que sont la mémoire, l'attention, la prise de décision et, d'un point de vue physiologique, ces émotions sont associées à la modification de la température corporelle ou de la fréquence cardiaque.
A noter toutefois que le jeu n'aura pas été sacrifié sur l'autel de la science puisque la finale devait être commentée par Joël Lautier et Anatoli Karpov, deux grands maîtres internationaux.
Environ 0,5% de la population mondiale est aujourd'hui affectée par une forme de démence, dont Alzheimer est la plus commune. La maladie, qui affecte la mémoire et le comportement, est incurable et très invalidante. Elle est fortement liée au vieillissement, puisque le risque de développer la maladie double tous les 5 ans à partir de 65 ans, et atteint 50% à l'âge de 85 ans.

