Crash des 737 MAX: accusé de fraude, Boeing va verser 2,5 milliards de dollars

Boeing, officiellement accusé jeudi d'avoir induit les autorités en erreur lors du processus d'approbation du 737 MAX, a reconnu sa responsabilité et accepté de verser plus de 2,5 milliards de dollars pour solder certaines poursuites.

Un Boeing 737 MAX en phase d'atterrissage.
Un Boeing 737 MAX en phase d'atterrissage. GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/File
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Cette résolution permet au constructeur de dissiper un peu plus les nuages qui se sont amoncelés sur son appareil vedette après deux accidents ayant fait 346 morts. Cloué au sol pendant vingt mois, il a seulement été à nouveau autorisé à voler dans certains pays fin 2020.

Le géant de l'aéronautique a accepté de verser aux États-Unis une amende pénale de 243,6 millions, ainsi que 1,77 milliard d'indemnités aux compagnies aériennes ayant commandé le 737 MAX et 500 millions pour un fonds destiné à indemniser les proches des victimes des accidents de Lion Air en octobre 2018 et Ethiopian Airlines en mars 2019.

 « Les employés de Boeing ont préféré le profit à la franchise en cachant à la FAA (l'autorité américaine de l'aviation) des informations importantes concernant l'utilisation de son avion 737 MAX et en s'efforçant de dissimuler leur tromperie », a dénoncé un responsable du ministère de la Justice, David Burns, dans un communiqué.

 L'accord auquel sont parvenues les autorités et l'entreprise permet de « tenir Boeing responsable de la faute criminelle de ses employés, règle le problème de l'impact financier sur les compagnies aériennes clientes de Boeing et, espérons-le, fournira une certaine forme de réparation aux familles et aux proches des victimes de l'accident », a-t-il ajouté.

Boeing, souligne le communiqué, a reconnu que deux de ses employés avaient induit en erreur un groupe chargé au sein de la FAA de préparer la formation des pilotes à l'appareil au sujet du logiciel de vol MCAS, mis en cause dans les deux accidents. Les documents émis par la suite par l'agence de l'aviation ne contenaient en conséquence pas des informations essentielles sur ce logiciel, qui n'ont donc pas été inclues dans les manuels pour les pilotes et les documents de formation.

Selon les termes de l'accord, qui accuse officiellement Boeing de complot en vue de commettre une fraude, le groupe a accepté de continuer à coopérer avec les autorités pour toutes les enquêtes en cours ou à venir. Le constructeur s'est aussi engagé à rapporter aux autorités tout exemple ou soupçon de fraude commise par un de ses employés. Le ministère lèvera les poursuites dans trois ans si Boeing obéit à toutes ses obligations. 

 (Avec Afp)

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