Bercy s'attaque à Wish, plate-forme de «e-commerce» qui vend des produits illicites en France

«Il n'y a pas de raison de tolérer en ligne ce que nous n'acceptons pas dans les commerces physiques», a déclaré Bruno Le Maire, ministre français de l'Économie, au journal «Le Parisien».
«Il n'y a pas de raison de tolérer en ligne ce que nous n'acceptons pas dans les commerces physiques», a déclaré Bruno Le Maire, ministre français de l'Économie, au journal «Le Parisien». Thomas Samson AFP

Des ours qui perdent leurs yeux, des métaux lourds dans des bijoux fantaisie ou encore du bisphénol interdit en France dans des tétines... Tous ces objets sont disponibles à la vente sur Wish, la plate-forme américaine de « e-commerce ». Des produits illicites pour Bercy, qui veut voir disparaître cette plate-forme des moteurs de recherche en France. La France a demandé son déréférencement, car le site ne respecte pas les règles de protection du consommateur. 

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Lors de son enquête, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a commandé 140 produits qui, après vérification, se sont avérés dangereux : 90% des appareils électriques présentaient des risques de décharges électriques, 62% des bijoux fantaisies comportaient des métaux lourds et 45% des jouets s'avéraient dangereux. Au total : 60% des produits étaient non conformes dont 32% dangereux. Sans compter des pratiques commerciales mensongères comme le recours à des logos de marques connues appliqués sur des produits qui, en réalité, n'étaient pas fabriqués par ladite marque. 

Disparition des moteurs de recherche

Face à ces nombreux manquements, Bercy a décidé de faire disparaître Wish des moteurs de recherche en France. Concrètement, l'utilisateur qui voudra trouver un produit en le tapant dans la barre de recherche du navigateur ne se verra plus proposer Wish, qui restera cependant accessible si l'on tape son nom. Une sanction qui pourrait être levée si Wish se met en conformité.

« Il n'y a pas de raison de tolérer en ligne ce que nous n'acceptons pas dans les commerces physiques », a dit Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, au quotidien Le Parisien. De son côté, Wish se défend dans un communiqué en déclarant que la plate-forme « se conforme toujours aux demandes de retrait de la DGCCRF ». Elle dit avoir « essayé à plusieurs reprises d'engager le dialogue » et indique qu'elle entame un recours juridique contre cette action qu'elle juge « illégale et disproportionnée ».

Réductions de prix « trompeuses »

Créée en 2010 et basée à San Francisco, Wish appartient à la société ContextLogic. Elle revendique quelque 100 millions d'utilisateurs actifs et est entrée en Bourse à Wall Street en décembre 2020. En novembre de la même année, écrit l'Agence France-Presse, la plate-forme avait déjà été épinglée par la répression des fraudes dans une autre enquête : elle était notamment accusée de faire des réductions de prix « trompeuses » et de mettre en vente des produits d'appel qui n'étaient pas réellement disponibles.

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