En Afrique, les préparatifs de Noël se suivent et ne se ressemblent pas

En Afrique, la célébration de Noël est diversement préparée. Si à Dakar, la musique et la fête seront au rendez-vous, à Brazzaville et Lomé, le Covid tempère les ardeurs alors qu’à Ouagadougou, la situation sécuritaire assombrit les préparatifs de Noël.

Décorations de Noël sur Melrose Arch à Johannesburg, en Afrique du Sud.
Décorations de Noël sur Melrose Arch à Johannesburg, en Afrique du Sud. AFP - LUCA SOLA
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Gabon : la messe de Noël en journée

A la Cathédrale Sainte-Marie de Libreville, la chorale Sainte-Geneviève est en pleine répétition. Malgré la pandémie, pas question de ne pas célébrer la naissance de Jésus-Christ, qui représente pour les fidèles « le sauveur de l’humanité ». Mais pour la deuxième année consécutive, à cause de la pandémie de Covid-19, la messe « de minuit » aura lieu en fin d'après-midi, constate notre correspondant à Libreville, Yves-Laurent Goma. Car le couvre-feu de 21h est toujours en vigueur. L’Abbé Serge Patrick Mabikassa, responsable des médias catholiques : « Dans plusieurs paroisses, la messe aura lieu à 16h ou à 17h pour permettre aux fidèles de rejoindre leur domicile avant l’heure fatidique, le couvre-feu. »

Noël dans un contexte sécuritaire tendu à Ouagadougou

Au Burkina Faso, cette année encore Noël est assombri par le contexte sécuritaire tendu. Plusieurs communes du pays sont sous la menace des groupes armés terroristes. Près d'un million 400 000 personnes ont fui leur domicile et ne peuvent pas pour le moment rentrer chez elles. À Ouagadougou, la capitale, c'est un Noël « sobre » que beaucoup d'habitants préparent. Dans le reportage de notre correspondant à Ouagadougou, Yaya Boudani, il est question de FDS pour Forces de Défense et de Sécurité et de VDP pour Volontaires pour la Défense de la Patrie.

Je pense aux déplacés internes, victimes des séquelles de l'insécurité

Les Ouagalais ont envie d’oublier la crise

Nouvelles mesures restrictives à Lomé

Les veillées de Noël, le 24 décembre et du nouvel an, le 31 décembre devront être célébrées sur toute l’étendue du territoire togolais entre 18h30 et 21h annonce le ministre de l’Administration territoriale, Payadowa Boukpessi. Ces célébrations, poursuit-il, doivent se faire dans le respect des mesures édictées par le gouvernement et déjà communiquées dans le cadre de la lutte contre cette pandémie, notamment la nécessité de se faire vacciner pour se protéger et protéger les autres.

En clair, pour aller à l’église ou à la mosquée, il faut le passe vaccinal ou montrer un test PCR négatif datant de moins de 72h, se laver les mains, respecter la distanciation et porter le masque, rappelle notre correspondant à Lomé, Peter Dogbé.

Ces restrictions interviennent, après avoir constaté la « recrudescence ces derniers jours, de la pandémie à la Covid-19, marquée par une forte augmentation du nombre de cas qui passe de 24 cas le 15 décembre à 169 cas le 21 décembre, soit une positivité qui s'accroît de 2,5% à 12,5% ». 

Cinq cas du variant Omicron viennent aussi d’être détectés dans le pays

Dakar, sur des notes de musique

À Dakar, la capitale du Sénégal, les restaurants se préparent pour la soirée du 24 décembre qui est une des plus grosses soirées de l’année, avec celle du jour de l’an. Résidents étrangers, sénégalais musulmans ou chrétiens, tous viennent fêter le réveillon lors d'un dîner. Souvent, ils embauchent un groupe de musique qui joue en live, un investissement alors que ce sont des nuits où les artistes demandent un gros cachet tellement la demande est forte. Dans les coulisses des préparatifs du réveillon de Noël avec notre correspondante à Dakar, Théa Ollivier  

C'est la période où les musiciens jouent énormément

Les restaurants de Dakar se préparent pour la soirée du 24

 

Afrique du sud, la fête, malgré Omicron

Après une hausse très soudaine du nombre de contaminations, l’Afrique du Sud semblerait avoir franchi le pic de sa quatrième vague selon les scientifiques. Mais l’épidémiologiste Michelle Groome, qui s’est confiée à notre correspondante à Johannesburg, Claire Bargelès, rappelle que la prudence reste de mise: « Ce sont les grandes vacances, donc il faut rester méfiant, et ne baisser la garde en se disant que la quatrième vague aura juste été très rapide à augmenter puis à diminuer. »

Pourtant, le gouvernement a fait le choix pour cette quatrième vague de ne pas remettre de restrictions strictes. Hormis un couvre-feu à partir de minuit, les Sud-africains comme Joseph sont libres de se déplacer. « Comme vous le voyez, on rentre à la maison, au Cap-Oriental, pour une cérémonie traditionnelle, afin d’honorer les ancêtres. »

Contrairement aux vagues précédentes, il n’y a pas non plus de nouvelle interdiction de la vente d’alcool. C’est le soulagement pour le secteur, mais aussi pour Tshidi, venue terminer ses courses de Noël : « Les gens ont besoin de faire la fête. En suivant les règles, bien sûr, donc en mettant un masque, ou en se lavant les mains. Mais l’année dernière on n’a pas profité ... au moins cette année on peut acheter de l’alcool et célébrer tout cela. Donc on est plutôt content. »

La majorité des Kenyans n'ont pas projet pour Noël

C’est dans le centre du pays que le cœur des Kényans semble le moins à la fête cette année, note notre correspondante à Nairobi, Florence Morice. Les ¾ des habitants y déclaraient en début de semaine n’avoir rien prévu pour le réveillon de Noël. Suivis des habitants de la côte (69%) et de Nairobi (65%). A l’approche des fêtes, les principales préoccupations des Kényans, selon un sondage réalisé en début de semaine par l’institut Infotrak, sont l’augmentation du cout de la vie, et le chômage qui amputent les budgets traditionnellement consacré aux festivités. Selon un précédent sondage, les Kényans dépensent généralement la moitié d’un salaire mensuel pour les fêtes de fin d’année puisant pour cela dans leurs économies exceptionnellement maigres cette année. Les personnes interrogées attribuent en majorité ces difficultés économiques à la corruption de leurs dirigeants (35%)  derrière vient la pandémie de Covid-19 qui explique sans doute aussi un autre résultat marquant de cette étude: parmi ceux qui ont répondu avoir prévu de célébrer noël, seuls 12 % des Kényans ont l'intention de s'adonner à des réjouissances tels que fêtes et alcool. La famille reste en revanche une valeur refuge 65% disent vouloir surtout se réunir avec leurs proches et 24% de se rendre à l’église ou à des réunions de prière. Enfin, alors que la tradition veut dans le pays qu’on rende visite à des malades ou des enfants en foyer en cette période, seul 1% des Kényans disent avoir prévu de le faire cette année.

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