Tunisie : affrontements meurtriers entre salafistes et policiers à Ettadhamen
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Barricades, grenades lacrymogènes... La Tunisie a vécu, dimanche 19 mai, une journée sous haute tension. Un jeune manifestant a été tué dans des heurts avec la police. Il y a au moins une quinzaine de blessés. Les affrontements ont opposé les forces de l'ordre aux salafistes. On s'attendait à des violences après l'interdiction par le gouvernement d'un congrès salafiste à Kairouan, mais la tension n'était pas là où on l'attendait.
Ce dimanche matin, toutes les polices du pays attendaient les jihadistes d’Ansar al-Charia à Kairouan où ils avaient prévu de se réunir malgré cette interdiction du gouvernement. La ville sainte était presque bunkerisée, toutes ses entrées filtrées par des milliers de militaires et de policiers. Des policiers qu’Ansar al-Charia est venu narguer tout simplement à la mi-journée avec des photos diffusées sur internet de son rassemblement qui venait de commencer non pas à Kairouan comme prévu mais à Ettadhamen, une banlieue populaire de Tunis.
Presque immédiatement des effectifs policiers ont été envoyés dans ce faubourg où des affrontements très violents se sont déroulés tout au long de l’après-midi. Un militant jihadiste a été tué. C’est le dix-septième mort dans des heurts avec la police depuis l’arrivée au pouvoir des islamistes d’Ennahda.
Les violences se sont poursuivies ce dimanche soir entre des salafistes et les forces antiémeutes tandis qu’à Kairouan, en revanche, le calme est revenu après quelques affrontements dans la journée.
Depuis la « révolution de Jasmin », en 2011, la Tunisie a vu se multiplier les violences orchestrées par la mouvance salafiste. Un état d’urgence est d’ailleurs en vigueur dans le pays depuis la chute du président Ben Ali.
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