Allemagne / Italie

L'Italie a fourni argent et papiers à des réfugiés pour qu'ils quittent le pays vers l'Allemagne

Le sort des 300 réfugiés africains, des Libyens, des Togolais ou encore des Ghanéens, à Hambourg depuis des semaines reste précaire.
Le sort des 300 réfugiés africains, des Libyens, des Togolais ou encore des Ghanéens, à Hambourg depuis des semaines reste précaire. DR

Les autorités italiennes n'ont pas hésité à donner de l'argent et des papiers à des réfugiés pour qu'ils quittent le pays vers l'Allemagne, et notamment à Hambourg, où les autorités sont très ennuyées. Ils étaient d'abord arrivés en Italie où les règles de Schengen impliquent qu'ils soient pris en charge.

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Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut

Ils campent sous des abris de fortune, des organisations caritatives essaient de leur venir en aide. Mais le sort des 300 réfugiés africains, des Libyens, des Togolais ou encore des Ghanéens, à Hambourg depuis des semaines, reste précaire.

Une lettre du ministère fédéral de l’Intérieur aux régions allemandes, que publie la presse, révèle que les autorités italiennes ont versé de l’argent à ces réfugiés –jusqu’à 500 euros- et leur ont fourni des papiers leur permettant de se déplacer au sein de l’espace Schengen en leur recommandant de prendre le chemin de l’Allemagne.

Mais depuis qu’ils sont sur place, ces étrangers ne bénéficient d’aucune prise en charge légale ni pour un hébergement, ni pour pouvoir travailler. Les règles de l’espace Schengen prévoient en effet que le premier pays appartenant à cette zone où des réfugiés arrivent les prenne en charge.

La façon cavalière des autorités italiennes de se débarrasser de ces personnes suscite l’étonnement et la colère en Allemagne. Les responsables de la ville de Hambourg cherchent à trouver des solutions humanitaires mais plaident pour un retour des réfugiés vers l’Italie. Ils craignent que ce précédent ne fasse école. Certains responsables régionaux exigent que la décision des autorités italiennes fasse l’objet de discussions au sein des instances européennes. Un porte-parole du ministère fédéral de l’Intérieur a précisé que Rome s’est déclaré prêt à reprendre ces réfugiés. Mais les intéressés ne semblent pas prêts à retourner en Italie.

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