La France, toujours une destination de choix pour les étudiants étrangers
En France, un étudiant sur huit vient d’un pays étranger. Presque quatre fois plus nombreux que les Français étudiants à l’étranger. N’en déplaise aux mauvaises langues qui n’en finissent pas d’annoncer le déclin de l’influence française, l’attractivité du pays des Lumières ne se dément pas, comme le montre une étude de l'institut TNS Sofres, publiée mercredi 20 novembre alors que se tient en ce moment à Paris le Salon de l'éducation.
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En France, les cerveaux ne font pas que fuir. La matière grise afflue également et s'y épanouit même ! En tout cas, si l’on en croit une étude de l'institut de sondage français TNS Sofres réalisée pour Campus France auprès d'étudiants étrangers. Selon elle, neuf étudiants sur dix recommandent la France comme destination d’études. Et dans un contexte où l’éventail de choix est presque aussi vaste que le monde, la France était le premier choix pour 77% des étudiants. Résultat, plus de 12% des étudiants en France sont des étudiants étrangers.
Des chiffres qui confirment le dernier classement de l'Unesco. Cette année, la France se hisse à nouveau à la troisième place du podium des pays accueillant le plus d’étudiants étrangers (après l'avoir perdue au profit de l'Australie). Loin, très loin derrière les Etats-Unis et le Royaume-Uni certes, mais tout de même devant de grands pays tels que le Canada ou encore le Japon.
Il a préféré la France à la Suisse, deux pays avec lesquels son université avait des partenariats. « C'est un plus grand pays, et la médecine y est plus renommée », explique Zhou, un Chinois interne en médecine. D'autant que pour lui, la langue n'était pas un problème. Son université à Shanghai a été créée par la France au début du XXe siècle et a gardé une tradition francophone, avec des professeurs francophones et des cours de français.
Excellence
Alors pourquoi la France attire-t-elle autant ? Première raison : la qualité de la formation qui revient pour 51% d’entre eux. Viennent ensuite la valeur du diplôme (35%) et la réputation des établissements ou des enseignants (37%). Mais la France attire aussi encore et toujours car elle est… la France. Ainsi 91% des étudiants étrangers interrogés évoquent le rayonnement culturel et artistique du pays, et 88% son histoire prestigieuse, son rayonnement intellectuel et scientifique.
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Mais si la valeur des diplômes est plébiscitée par les étudiants étrangers, la France a d’autres arguments pour attirer les jeunes étrangers sur les bancs de ses écoles et universités. Et c'est plutôt du côté de l’intérêt touristique, de l’art de vivre et de la richesse de la vie étudiante en général qu'il faut les chercher.
Celine, Mexicaine, était venue en France pour les cours sur les études de genre proposés par Science Po Paris. Finalement, elle n'a pas pu s'inscrire dans ce cours très prisé, mais elle ne regrette pas d'avoir privilégié la France à l'Amérique du Nord. « Ici, je découvre une autre culture et je pense qu'il est plus facile de rencontrer des gens qu'aux Etats-Unis, par exemple. La France est vraiment un pays multiethnique ».
Plus étonnant à l'heure du tout anglais, 42% des personnes interrogées expliquent avoir choisi la France pour la langue. La francophonie a donc de beaux jours devant elle. D'autant que « parmi les non francophones, insiste Emmanuel Rivière, directeur du pôle politique de TNS Sofres, 40% disent avoir étudié le français sans savoir qu’ils viendraient en France ! »
Mariam, étudiante marocaine en Master 2 de Finances à Paris, n'a pas vraiment hésité au moment de faire son choix. « La valeur des écoles françaises est reconnue. Et surtout, je suis francophone, alors c'est un peu la facilité, avoue-t-elle. J'aurais pu aller au Canada, mais c'est plus compliqué, plus loin ».
Peut mieux faire
En revanche, la France peine à accrocher la moyenne en matière de perspectives d'emploi. Sur ce point-là, 52% des étudiants étrangers de l'étude se déclarent insatisfaits. Chez les anciens étudiants, quatre sur dix auraient aimé pouvoir travailler en France, mais parmi ceux qui l'ont fait, la moitié sont restés moins d'un an.
Sans surprise aussi : la France décroche la mention médiocre pour... son administration avec 52% d’étudiants mécontents. On se souvient du parcours du combattant du héros de L'Auberge espagnole, perdu dans les méandres de l'administration française pour déposer sa candidature pour un échange Erasmus.
►A (RE)ECOUTER : Accueil des étudiants étrangers : vers une nouvelle immigration choisie ?
Dans les points à améliorer également, selon l’étude : le coût et l’offre de logement. Et le coût de la vie plus globalement. Ainsi que l’accueil réservé par les étudiants français eux-mêmes à leurs camarades étrangers. Trois sur dix se disent un peu déçus.
Cocorico pour Paris
Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, pour la deuxième année consécutive, le cabinet d'études britannique QS a désigné Paris comme la meilleure ville étudiante du monde. Alors que la France se traîne dans le top 100 des écoles (avec seulement deux écoles dans le classement), la capitale sort major du classement global des villes étudiantes devant Londres, Singapour, Sydney, Melbourne et Zurich. Et là encore Paris double tout le monde grâce à des critères comme la qualité de vie, le prix abordable des études, la mixité et l'attractivité de ses diplômés aux yeux des employeurs.
Emmanuel Rivière
D'où viennent les étudiants étrangers ?
Sur les 289 000 étudiants étrangers de France, 46% viennent du continent africain, dont la moitié du Maghreb. Le plus gros contingent est issu du Maroc. Viennent ensuite l'Algérie, la Tunisie, puis le Sénégal et le Cameroun. 25% sont originaires d’Europe, 17% d’Asie, parmi lesquels 10% de Chinois, et 8% du continent américain. Enfin, 4% viennent du Moyen-Orient, surtout du Liban.
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