Ethiopie

L’Ethiopie, cancre de la liberté de la presse

Le comité pour la protection des journalistes alerte l'opinion aujourd'hui sur le sort des journalistes éthiopiens alors que deux d'entre eux, emprisonnés, célèbrent un triste anniversaire ce dimanche 2 mars.

L'Ethiopie (en rouge) occupe la 133ème place sur 179 dans le dernier classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
L'Ethiopie (en rouge) occupe la 133ème place sur 179 dans le dernier classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. RSF
Publicité

C’est le 900ème jour d'incarcération pour Eskinder Nega, qui purge une peine de 18 ans de prison. Woubshet Taye, numéro deux de l'hebdomadaire Awramba Times, quant à lui, fête de nouveau aujourd'hui son anniversaire en cellule. Il a été condamné à 14 années de prison en 2011. Des condamnations injustes selon plusieurs organisations de défense de la liberté de la presse.

Woubshet Taye et Eskinder Nega sont tous deux lauréats de prix internationaux prestigieux, mais leurs enquêtes ne plaisent pas aux autorités éthiopiennes et ils en paient le prix fort. Comme l'explique Mohamed Keita responsable Afrique du Comité de protection des journalistes, Woubsheb Taye est souffrant. « Il a contracté une infection rénale à cause des conditions de détention dans la prison où il se trouve, témoigne-t-il. Aujourd’hui, c’est son 36ème anniversaire, le troisième qu’il passe en prison, sur des accusations non-fondées de terrorisme. Tout simplement pour avoir écrit des articles qui critiquaient l’absence de la démocratie en Ethiopie ».

En bas de classement...

Le Comité dénonce par ailleurs la détention d'Eskinder Nega, l'un des chefs de file de la lutte contre la loi antiterrorisme de 2009, une loi appliquée de façon draconienne qui restreint le champ de la liberté d'expression. « Il a été condamné à une peine de 18 ans de prison pour avoir écrit des articles sur les conséquences du printemps arabe en Ethiopie, poursuit Mohamed Keita. Il est devenu l’un des symboles contre la répression, la dissidence et la liberté d’expression en Ethiopie et dans le monde ».

Six autres journalistes éthiopiens sont actuellement derrière des barreaux. L'Ethiopie occupe la 133ème place sur 179 dans le dernier classement mondial de la liberté de la presse établi par l'ONG Reporters sans frontières.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI