«Procès de la terreur» au Rwanda, Joël Mutabazi jugé coupable
Au Rwanda, le procès dit « de la terreur » s’est achevé, vendredi 3 octobre. Une cour militaire de Kigali a condamné Joël Mutabazi, ancien membre de la garde présidentielle à la prison à vie. Il a été reconnu coupable de toutes les charges retenues contre lui à savoir notamment l’accusation de terrorisme, de meurtre, de crime contre l’Etat ou encore de désertion. Joël Mutabazi et 15 autres prévenus étaient accusés d’être impliqués à différents degrés dans les attaques à la grenade qui frappent le Rwanda depuis 2010 et attribuées aux rebelles des FDLR alliés au parti d’opposition en exil du Congrès national rwandais (RNC).
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C’est sans se départir du même regard dur et du visage impassible, qu’il a arboré pendant tout le procès, que Joël Mutabazi a écouté le verdict de la cour : emprisonnement à vie et dégradation militaire. L’ancien lieutenant a eu pour seule réaction de retirer immédiatement le galon qu’il portait à l’épaule et de le poser sur la barre en face de lui.
Joël Mutabazi a donc été reconnu coupable de toutes les charges reconnues contre lui et notamment d’avoir avec d’autres coaccusés organisé une attaque à la grenade qui avait fait deux morts avant les législatives de 2013. Il est aussi accusé d’avoir voulu fomenter une attaque contre le président Paul Kagame.
Joël Mutabazi a fait appel de sa condamnation et à l’issue de l’audience au micro de RFI a une nouvelle fois remis en cause la légitimité de la cour à le juger. « Je considère que ce procès n’est pas équitable, ce n’est pas juste. Je suis un réfugié, j’ai été kidnappé », a-t-il affirmé. L’ex-officier rwandais avait été remis illégalement par l'Ouganda où il avait le statut de réfugié. « Comment pouvez-vous juger quelqu’un comme cela ? Ils n’ont produit aucune preuve », s’est défendu Joël Mutabazi.
Un autre des coaccusés de Joël Mutabazi, Joseph Nshimiyimana a également été condamné à la perpétuité. Deux prévenus ont été acquittés et un autre ancien membre de la garde présidentielle, Innocent Kalisa, a été condamné à 25 ans de prison. Les autres peines vont de 25 ans à 3 mois de prison. La plupart des prévenus ont fait appel.
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