Moines de Tibéhirine: le juge Trévidic attendu à Alger
Le juge français Marc Trévidic est attendu à Alger ce dimanche 12 octobre pour une visite d’une semaine dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat des moines de Tibéhirine. Cette visite, initialement prévue en mars, avait été annulée deux fois par les autorités algériennes.
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Très attendue par les familles des moines assassinés, cette visite est la troisième tentative du juge français. En mars, la venue de Marc Trévidic avait été annulée, et en mai, il avait dû abandonner au dernier moment, faute d’invitation officielle. Cette fois, le juge doit rester une semaine à Alger.
Marc Trévidic souhaite qu'une analyse soit effectuée sur la base des têtes des sept moines, pour scruter de possibles impacts de balles et finalement savoir s'ils ont été tués avant leur décapitation. Cette analyse devrait être pratiquée par des experts algériens, mais le Français devrait avoir le droit d'y assister.
La science a son mot à dire dans cette affaire, expliquait encore Marc Trévidic sur la chaine de télévision Arte, il y a quelques jours : « Parfois, des éléments scientifiques, ce n’est pas mal pour y voir clair. Franchement, j’attends que les experts nous donnent enfin des données. C’est anormal que dans une affaire criminelle de cette taille, il n’y ait jamais eu d’autopsie. Mieux vaut tard que jamais. »
Trévidic veut voir el-Para
La justice française veut pouvoir parvenir à ses propres conclusions sur les circonstances de la mort des sept moines du monastère de Tibéhirine, à une centaine de kilomètres de la capitale. La version officielle algérienne considère que ces moines français ont été assassinés par leurs ravisseurs du Groupe islamiste armé (GIA). Mais certains acteurs estiment qu’il s’agit d’une bavure de l’armée algérienne.
Le juge a également demandé à auditionner plusieurs témoins. Dans une commission rogatoire internationale adressée aux autorités algériennes en décembre 2011, Marc Trévidic demandait des informations sur 22 témoins clés.
Il s'agit d'hommes qui auraient été les geôliers des moines, ou qui auraient joué un rôle pendant la période de leur enlèvement. Leur nom a été cité par des repentis du GIA. Parmi ces témoins figure notamment le détenu Abderrazak el-Para, cadre du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC).
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