[Série] Reportages dans la région de Diffa, au sud du Niger
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L'envoyé spécial de RFI s'est rendu dans le sud du Niger, dans la région de Diffa, frontalière du Nigeria, sous la menace permanente d'attaques des extrémistes de Boko Haram. La ville est devenue une base stratégique pour l'armée nigérienne, tandis que les habitants subissent de dures restrictions. La région accueille également de nombreux réfugiés nigérians et déplacés nigériens qui fuient la violence de Boko Haram. Découvrez notre série de reportages.
Diffa est devenue une ville-garnison depuis le déploiement massif en mai de forces armées nigériennes. Mais la ville reste une cible pour Boko Haram. En attaquant, dans la nuit du samedi 11 au dimanche 12 juillet, la prison de Diffa, les insurgés essayaient probablement de faire sortir certains des leurs. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle les personnes soupçonnées d'appartenir à la secte islamiste ou d'en être complices sont envoyées à Niamey.
Diffa est confrontée à une série de dispositions restrictives pour lutter contre Boko Haram. Le commerce du poisson du lac Tchad est interdit parce qu'il finance Boko Haram, selon les autorités nigériennes. Interdiction aussi des taxis-moto pour empêcher les infiltrations en ville. Des mesures qui frappent de plein fouet une économie locale déjà exsangue.
Dans la région de Diffa, dans le sud-est du Niger, plus de 150 000 personnes tentent de survivre après avoir dû quitter leur maison. Des Nigériens ou des Nigérians qui ont tous en commun d'avoir pu fuir Boko Haram. Parmi eux, 25 000 Nigériens du lac Tchad déplacés dans des camps depuis leur évacuation début mai. Ils s'entassent sur le site de Kine Gana ou un peu plus au sud, sur celui de Kabelawa qui accueille 2 500 personnes.
Dans la région de Diffa, 150 000 personnes vivent déplacées à cause de Boko Haram. Des déplacés nigériens évacués du lac Tchad ou qui ont fui leur village trop près de la frontière, mais aussi des Nigérians qui ont fui les massacres dans leur pays pour se retrouver au Niger. Au total, 4 500 Nigérians sont ainsi logés à Gagamari. Il n'y a pas de camp, donc les familles sont réparties chez des habitants de la zone, assistées par des ONG et le Programme alimentaire mondial.
Au sud du Niger, depuis quelques années, la région de Diffa multiplie les calamités : inondations, sécheresses et désormais Boko Haram, combiné à un retard de pluie. La situation humanitaire de la zone s'aggrave. Près de 150 000 déplacés et réfugiés sont actuellement dans cette région afin de fuir la menace du groupe islamiste.
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