Assassinat du juge Borrel à Djibouti: des dizaines de scellés détruits
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Vingt ans après la disparation du juge Bernard Borrel, des scellés « importants » ont été détruits dans l'enquête sur son assassinat à Djibouti, indique la famille. Le magistrat détaché à Djibouti avait été retrouvé mort en 1995. L'enquête piétine depuis, empoisonnant les relations entre Paris et Djibouti.
La destruction en décembre 2014 aurait été opérée à la suite d'une mention erronée dans le dossier, indiquant qu'une ordonnance de non-lieu avait été rendue le 19 septembre 2003.
Parmi ces scellés détruits, « une soixantaine d’objets » selon la famille de Bernard Borrel, un briquet, une montre, une sandale et des bidons d'essence retrouvés sur les lieux du drame à Djibouti. Des objets sur lesquels comme par hasard la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a demandé en septembre dernier que de nouveaux actes soient effectués, notamment l'analyse d'une trace papillaire.
« Certaines de ces expertises ne pourront plus être menées », regrette Elisabeth Borrel, la veuve de Bernard Borrel, elle-même magistrate.
Une affaire non élucidée vingt ans après
Il faut dire que c'est le énième revers dans une affaire qui reste non élucidée depuis 20 ans. Magistrat détaché à Djibouti, Bernard Borrel a été retrouvé mort en octobre 1995, le corps en partie dénudé et carbonisé, en contrebas d'un ravin, à 80 km de Djibouti.
L'enquête française, ouverte en 1997, a d'abord privilégié la thèse du suicide. Le juge se serait aspergé d'essence, aurait allumé un briquet puis dévalé une pente à pic, le corps embrasé.
Puis l'enquête s'est depuis réorientée sur la piste d'un assassinat, mais sans jamais aboutir. Les dernières demandes de déclassifications sont elles, restées lettre morte. Et l'un des principaux suspects, Awalleh Guelleh, à l'encontre duquel un mandat d'arrêt a été délivré en 2006, est peut-être aujourd'hui décédé.
Une enquête sur ces destructions ordonnée
La ministre de la Justice Christiane Taubira a immédiatement ordonné une enquête de l'Inspection générale des services judiciaires. Et dans un communiqué, elle affirme qu'elle « prendra les décisions qui s'imposent au vu des conclusions de cette inspection ».
Ce dernier épisode de scellés détruits a fini de convaincre Elisabeth Borrel qu'il s'agit d'« un crime d'Etat ».
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