Burundi: l'étrange mort subite de l'ex-diplomate rwandais Jacques Bihozagara
L'ancien ministre et ancien diplomate rwandais Jacques Bihozagara, qui a été ambassadeur notamment à Paris et à Bruxelles, est mort subitement mercredi 30 mars dans la prison centrale de Mpimba à Bujumbura, où il était détenu depuis décembre 2015 pour espionnage au profit du Rwanda.
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Des sources à l’intérieur de la prison de Mpimba sont formelles : Jacques Bihozagara se portait « très bien » hier matin. Puis l’ancien ministre rwandais a commencé à ressentir un malaise pendant la journée et il s’est rendu à l’hôpital de la prison. Ses codétenus assurent qu’ils ont été « surpris » d’apprendre au bout d’une vingtaine de minutes qu’il venait de mourir.
Que s’est-il passé dans cet hôpital ? De quoi est-il mort ? Les questions restent sans réponses, d’autant que le directeur de la prison de Mpimba n’a pas souhaité s’exprimer sur ce décès hier après-midi.
L’ambassadeur du Rwanda au Burundi, Amandin Rugira, a confirmé l’information sur Twitter, en annonçant qu’il n’en connaissait pas encore les causes. Un haut cadre du ministère rwandais des Affaires étrangères contacté par RFI a été plus direct. Il assure que le Rwanda est « bouleversé » par cette nouvelle, d’autant qu’ils estiment que le vieux diplomate à la retraite était détenu illégalement. Et de lancer : « nous demandons aux autorités burundaises de faire toute la lumière sur cette mort subite qui suscite beaucoup de questions. »
M. Bihozagara, qui s’était converti aux affaires depuis qu’il avait pris sa retraite, avait investi au Burundi, un pays où il avait vécu dans sa jeunesse et où il venait régulièrement pour ses affaires. Il avait été arrêté le 4 décembre 2015 par le Service national de renseignement, qui dépend directement du président Pierre Nkurunziza, qui l’accusait « de travailler pour les renseignements de son pays » lorsque les relations s’étaient détériorées entre les deux pays, à cause de la crise profonde que traverse le Burundi.
La mort de cette ancienne figure du pouvoir rwandais dans une prison burundaise risque d’envenimer encore plus des relations déjà très tendues entre les deux pays. Déjà, sur les réseaux sociaux, beaucoup demandent une réaction musclée du Rwanda alors que dans l’autre camp, on observe un silence plutôt gêné.
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