Burundi: la commission de révision de la Constitution est en place
Le président du Burundi a reçu vendredi 12 mai le rapport final de la commission nationale de dialogue interne qui a mené des consultations dans le pays, dans des conditions dénoncées par l'opposition. Il en ressort que la population burundaise serait en faveur d'une modification de la Constitution. Hasard du calendrier, assure-t-on à la présidence, c'est aussi vendredi que Pierre Nkurunziza a signé le décret sur la nomination des membres de la commission chargée d'étudier quels amendements doivent être apportés à la Constitution. Cette commission a six mois pour rendre sa copie.
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Quand on parle amendements constitutionnels au Burundi, difficile de ne pas penser tout de suite à la suppression de la limitation du nombre de mandats qui permettrait à Pierre Nkurunziza d'en briguer un quatrième.
« On ne peut pas préjuger de ce que conclura la commission », assure le porte-parole du président, Jean-Claude Karerwa Ndenzako. Mais, précise-t-il, « la voix du peuple l’emporte toujours sur la voix du président. En système démocratique, la voix du peuple c’est comme la voix de Dieu. Si le peuple insiste, qu’il veut Nkurunziza ou qu’il veut quelqu’un d’autre, personne ne pourra contredire le peuple burundais. Il est souverain et détenteur de son pouvoir. »
Pour la plateforme d'opposition Cnared, c'est une nouvelle preuve que Pierre Nkurunzia veut tout faire pour rester au pouvoir à vie. « Le premier objectif c’est de casser les verrous de limitation des mandats et surtout d’enterrer définitivement l’accord d’Arusha parce qu’il n’y a jamais cru. Parce que M. Nkurunziza n’accepte pas un partage de pouvoir entre les composantes ethniques. On voit qu’aujourd’hui, cette crise qui est essentiellement politique, il veut en faire une crise ethnique à des fins de se consacrer, quelque part, le roi des Burundais », affirme Charles Nditije, le président du Cnared et du parti d'opposition Uprona.
A la présidence on assure que les recommandations de cette commission de révision de la Constitution seront soumises à référendum et que l'opposition aura l'occasion de s'y exprimer. D'ores et déjà, le président du Cnared appelle à ne pas participer à ce qu'il appelle une « mascarade » qui, dit-il, sera nécessairement truquée.
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