Maroc: la tension dans les montagnes du Rif s'accroît

Au Maroc, certains craignent que la vague de contestation dans la région du Rif, dans le nord-est du pays – mouvement qu’ils veulent pacifique – ne se décrédibilise. Cette fronde socio-économique - provoquée par la mort d'un jeune vendeur de poisson - est devenue une source de tensions répétées. Des violences ont encore éclaté, vendredi 2 juin, dans la bourgade d’Imzouren, à 20 km d'Al Hoceïma, la capitale du Rif.  Les manifestants réclamaient la libération du leader du mouvement, Nasser Zefzafi, ainsi que celle de plusieurs dizaines d'autres personnes.

La ville de Al Hoceima, au nord du Maroc, sur la côte méditerranéenne, le 31 mai 2017. Reuters/Youssef Boudlal

Les affrontements entre les jeunes et les forces anti-émeutes ont éclaté après la prière du vendredi, boycottée par le mouvement.

Selon des photos et vidéos rapportées par la presse locale, les manifestants  - tous jeunes, au visage masqué pour certains – lançaient, à intervalles réguliers, des pierres aux forces de l'ordre qui elles-mêmes répliquaient par des jets de projectiles. 

Imzouren est la ville d’origine du leader du mouvement, Nasser Zefzafi et elle est sous tension depuis son arrestation, lundi dernier. Selon les militants sur place, l'exaspération des manifestants de cette bourgade est due au fait que les forces de police empêchent régulièrement les militants du mouvement « Al Hirak » de se rassembler sur la place principale.

Pour l'heure, aucun blessé ni arrestation n'ont été signalés, à la suite de ces heurts. Cette atmosphère tendue tranche avec les rassemblements de la ville voisine d'Al Hoceïma, la capitale de la région, où les rassemblements se tiennent de manière pacifique, depuis plusieurs jours. Ce fût le cas de la manifestation, vendredi soir, de moindre envergure par rapport aux  jours précédents qui s'est tenue sans incident majeur.