Madagascar

Lutte contre la corruption à Madagascar: peut mieux faire selon le BIANCO

Madagascar fait le bilan de sa lutte contre la corruption. Hier, mardi 4 juillet, le BIANCO, Bureau indépendant anti-corruption a présenté son rapport annuel et jugé les résultats de l'année 2016 «contrastés». Recensement des déclarations de patrimoines des élus, affaires de trafic de ressources naturelles, de détournement de fonds, lutte contre la corruption dans le secteur public et privé ... la tâche de cette structure indépendante est immense. Et ce d'autant plus que la corruption est présente à tous les niveaux à Madagascar. Malgré la mise en place de différentes stratégies de lutte contre la corruption, celle-ci continue de progresser.—

Le commerce illégal de bois de rose à Madagascar (parc national de Marojejy) nourrit la corruption.
Le commerce illégal de bois de rose à Madagascar (parc national de Marojejy) nourrit la corruption. Wikimedia Commons
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Les enquêtes du bureau anti-corruption ont bien du mal à être suivies de condamnations. En cause, la Chaîne pénale, l'organe judiciaire chargé de prendre le relais une fois les investigations du BIANCO terminées.

Sur 157 personnes arrêtées pour des affaires de corruption en 2016, seulement 26 ont été placées en détention provisoire par la Chaîne pénale. La Chaîne n’a pas pu remplir effectivement sa mission de répression des faits de corruption, explique à RFI Jean-Louis Andriamifidy, directeur général du BIANCO. « Cette structure n’a pas d’indépendance dans sa mission, donc elle ne peut pas convenablement condamner ou poursuivre une personne très haut placée ».

Une loi vient justement d'être promulguée pour que les magistrats qui composent cette chaîne pénale ne puissent subir aucune pression de la part du pouvoir exécutif.

Une restructuration dont se félicite Ndranto Razakamanarina, président de l'alliance Voahary Gasy, une plateforme de la société civile. Mais il faut maintenant des résultats concrets, indique-t-il. « Ce qui pose problème, c’est toujours la même chose, c’est la volonté politique des autorités supérieures de vraiment s’engager dans cette lutte ; c’est-à-dire comment attraper les gros poissons… ? »

Objectif fixé par le BIANCO : l'éradication de la corruption à Madagascar à l'horizon 2025. Une condition indispensable pour permettre le développement économique, social et environnemental du pays. L'ONG Transparency International classe d'ailleurs la Grande île parmi les pays les plus corrompus au monde (au 145e rang sur 176).

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