RCA: l'UPC cherche-t-elle à reprendre pied à Bambari?
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Depuis la mi-mai, Bambari vit dans un cycle de violences et de représailles. La ville compte près de 37 000 déplacés selon OCHA. Les locaux de neuf ONG ainsi que ceux de la Commission nationale des réfugiés ont été pillés ce mois-ci. Et la ville a connu mercredi et jeudi un nouveau regain de violences qui ont fait au moins 24 morts de source onusienne. L'ONU accuse l'UPC d'Ali Darass d'être derrière ce nouvel épisode. L'UPC dément.
A peine plus d'un an après avoir contraint Ali Darass à quitter Bambari, la Minusca accuse encore une fois son mouvement, l'UPC, d'être derrière les dernières violences, notamment en instrumentalisant des populations civiles. « Des violences perpétrées aussi bien par les éléments de l'UPC que par des éléments anti-balaka », déplore la Minusca dans un communiqué.
« La population s'est emparée du chaos ambiant », commente une source humanitaire pour expliquer une partie des pillages. Mais au-delà des pilllages et des braquages, Bambari a été cette semaine le théâtre d'accrochages avec les casques bleus, en particulier les forces spéciales portugaises arrivées en ville quelques jours plus tôt, et de deux ripostes aériennes de la Minusca.
L'UPC chercherait-elle à reprendre pied dans son ancien fief ? « C'est absurde », répond un porte-parole, Ali Moussa. « L'UPC n'est pas engagée sur le terrain à Bambari. Elle est impliquée dans le processus de paix. Et depuis février 2017, il est très difficile de dire qui fait quoi ici, puisqu'il y a des armes partout » ajoute-t-il.
Plusieurs fois ce mois-ci, la coordination de l'UPC a cherché à faire retomber les tensions et apaiser les esprits sur le terrain. Mais certains suspectent un double jeu. « A mon avis, l'UPC ces jours-ci teste la détermination des Portugais et leur capacité à réagir » ajoute cette source humanitaire qui remarque aussi que « certains braquages sont menés de manière très pro, par des hommes en treillis qui ne parlent ni sango ni français, qui pourraient être des mercenaires venus de pays voisins ».
■ Bambari sous tension
Le dernier épisode de violence démarre dans la nuit de mardi à mercredi avec le braquage d'une ONG internationale par des éléments armés non identifiés. Le lendemain vers 14h des combats éclatent autour de la gendarmerie de Bambari puis près des bureaux de la Minusca. Des combats impliquant selon l'ONU des éléments supposés appartenir à l'UPC. Toujours selon l'ONU, les casques bleus portugais ont repris le contrôle du centre-ville jusqu'à ce qu'un groupe d'une centaine de civils entrave leurs mouvement en protégeant les éléments armés. Plus tard, un hélicoptère des Nations unies est pris pour cible et réplique. Il y aurait plusieurs morts, dont le président de l'Association de la jeunesse musulmane de la ville. Un autre raid aérien a été mené jeudi vers le quartier Elevage, selon une autorité locale, « contre des renforts de l'UPC venus de l'extérieur de la ville ». Des violences qui se sont accompagnées de pillages dont celui du presbytère de la cathédrale. L'UPC dément pour sa part toute implication.
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