Tunisie

Tunis: plusieurs milliers de manifestants contre des réformes sociétales

Des milliers de Tunisiens ont manifesté, samedi 11 août, contre de possibles réformes sociétales, auxquelles des groupes conservateurs musulmans sont opposés.
Des milliers de Tunisiens ont manifesté, samedi 11 août, contre de possibles réformes sociétales, auxquelles des groupes conservateurs musulmans sont opposés. FETHI BELAID / AFP

En Tunisie le rapport de la Commission pour les libertés individuelles et l'égalité (Colibe), commission présidentielle, continue de faire débat. Ce rapport de 232 pages recommande notamment l'abolition de la peine de mort, la dépénalisation de l'homosexualité ou encore l'égalité entre hommes et femmes dans l'héritage. Ces propositions heurtent certains Tunisiens, qui les jugent contraires à l'islam. Samedi 11 août, la Coordination nationale pour défendre le Coran et la Constitution a ainsi organisé une grande manifestation dans la capitale. Ce, deux jours avant le 13 août, « fête de la femme » en Tunisie et un discours du président de la République qui devrait proposer des projets de loi inspirés du rapport de la Colibe.

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Des milliers de personnes ont manifesté sur la place du Bardo devant le Parlement, à Tunis, malgré un soleil écrasant. Des hommes, beaucoup d'hommes, mais aussi des femmes sont présents ce samedi.

Comme Leïla, mère au foyer d'une cinquantaine d'années, venue avec sa fille de 24 ans. Farouchement opposée à l'égalité dans l'héritage, elle explique s’être « renseignée un peu sur Facebook et dans la presse ». Si elle reconnaît ne pas avoir « lu tout le rapport », elle « ne l'accepte pas » : « Notre Coran, c'est notre loi. C'est tout ».

Un peu plus loin, Mondher, a lui lu le texte en entier. Il y trouve d’ailleurs « des points qu'on peut discuter ». Il est même favorable à certaines propositions comme l'abolition de la peine de mort. Mais il considère que « la majorité, c'est à exclure ». Il est notamment contre la dépénalisation l'homosexualité ou l'égalité successorale. « C'est une atteinte à l'islam, on est contre la violation du Coran, de nos textes coraniques. Ça me choque, et ça choque pratiquement la majorité des musulmans, pour ne pas dire tous les musulmans en Tunisie », affirme ce cadre à la retraite.

Les défenseurs de la Colibe, eux, mettent en avant le principe d'égalité entre citoyens garanti par la nouvelle Constitution de 2014. Selon eux, ce principe doit aujourd'hui se traduire dans les lois. Ils manifesteront le 13 août, après le discours très attendu du président de la République.

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