RDC / ONU

RDC: au moins 890 morts à Yumbi en décembre, selon l'ONU

Le chiffre est vertigineux. En RDC, au moins 890 personnes ont été tuées entre le 16 et le 18 décembre dernier dans quatre villages du territoire de Yumbi, dans l'ouest de la République démocratique du Congo, selon le Bureau des Nations unies pour les droits de l'homme.

Yumbi se situe dans la région de Mai-Ndombe, en RDC.
Yumbi se situe dans la région de Mai-Ndombe, en RDC. RFI
Publicité

Au moins 890 personnes ont été tuées entre le 16 et le 18 décembre dans quatre villages du territoire de Yumbi, dans la province de Mai-Ndombe, à plus de 300 km au nord de Kinshasa, rapporte dans un communiqué le Haut-commissariat de l'ONU aux droits de l'homme.

Ce bilan provient de ce qui « semble avoir été des affrontements entre les communautés Banunu et Batende », peut-on lire dans le communiqué.

L'ONU a pu faire ce décompte, notamment en dénombrant le nombre de personnes enterrées suite à ces affrontements entre les communautés Banunu et Batende dans la province du Mai-Ndombe qui ont eu lieu à la veille des élections du 30 décembre.

Mais ce chiffre pourrait être bien plus élevé, selon Ravina Shamdasani, porte-parole du Bureau des droits de l'homme de l'ONU qui appelle aussi à ce que les responsables de ce massacre soient poursuivis : « Selon les informations que nous avons reçues, le nombre est beaucoup plus élevé parce qu’il y aurait peut-être des corps qui ont été jetés dans le fleuve ou bien les personnes qui ont été tuées dans les maisons qui ont été incendiées aussi. Ce qui est très important, ce qui est crucial, c’est que toute cette violence fasse l’objet d’une enquête approfondie et rapide et que ses auteurs soient traduits en justice. Comme vous le savez, il y a pas mal de cas d’affrontements entre communautés, mais pour éviter de nouveaux épisodes de troubles intercommunautaires et pour faire face à la colère et au sentiment d’injustice qui pourraient conduire à des cycles répétés de violence, c’est très important qu’il y ait de la justice pour les victimes ».

→Pour lire le communiqué du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme: cliquez ici.

Même constat pour Serverin Bamanyi. Ce candidat député pour le FCC, la coalition du pouvoir, estime que de nombreuses victimes n'ont pas pu être décomptées : « Si nous nous fions au rapport de la société civile, si nous nous fions à la Croix-Rouge venue de Bolobo pour enterrer les morts, lorsque nous nous fions également, notamment à la force navale, qui a procédé également aux premiers enterrements, je pense que les chiffres des Nations unies ne sont pas exagérés. Mais ce qu’il faut aussi noter, c’est qu’on parle de fosses communes, où les habitants de Yumbi ont été enterrés. Mais la plus grande fosse commune c’est le fleuve, où des milliers de morts, de cadavres, ont été jetés ! Ceux-là, malheureusement, n’auront pas la chance d’être comptabilisés. Beaucoup de gens ont été jetés sur le fleuve. Et il y a des rapports qui le soutiennent. Il y a même un prêtre catholique qui était sur place, qui a assisté à cela. Je pense qu’en fait une enquête indépendante et fouillée devra établir les responsabilités. Qui a poussé tous ces gens au massacre ? Qui a commandité ? Je pense qu’il appartient aux enquêteurs d’arriver à faire éclater la vérité ».

Le gouverneur de la province du Maï-Ndombe, Gentiny Ngobila Mbaka, de son côté appelle à la prudence rappelant que le bilan officiel fait, pour le moment, état d'un peu plus de trois cents morts. Et qu'une enquête militaire est en cours.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI