Niger: la journaliste blogueuse Samira Sabou en procès à Niamey

Samira Sabou était visée par une plainte pour diffamation déposée par Sani Mahamadou Issoufou, le fils et directeur adjoint du cabinet du président nigérien Mahamadou Issoufou. Il reprochait à la journaliste de l'avoir injustement mis en cause dans l’affaire des surfacturations et des faux contrats au ministère de la Défense.

Vue de Niamey.
Vue de Niamey. Creative Commons / diasUndKompott
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Le 26 mai dernier, Samira Sabou publie sur Facebook un article mettant en cause des personnalités qui seraient liées à l'affaire des malversations financières lors d'achat de matériel militaire, révélées par un audit en début d'année.

Dans son article, effacé depuis, elle accuse selon l'AFP un homme d’affaires nigérien de « capter les marchés du ministère de la Défense au nom du fils du patron » . Le fils du président Issoufou porte plainte dans la foulée. Poursuivie pour « diffamation par un moyen de communication électronique », elle est en détention provisoire depuis un mois.

« Dans sa publication, elle n'a désigné personne », affirme l'avocat de la journaliste, Me Abdou Leko Aboubacar. Selon lui, ce qui est surtout reproché à Samira Sabou, c'est un commentaire écrit par quelqu'un d'autre, sous son article, et qui incrimine nommément le fils du président Mahamadou Issoufou. « On ne peut pas imputer à ma cliente des propos qui sont tenus par une tierce personne », plaide l'avocat.

La loi controversée sur la cybercriminalité adoptée en 2019 prévoit des peines allant de six mois à trois ans de prison pour diffamation par moyens de communication électronique.

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