Coronavirus en Afrique du Sud: le PIB s’est effondré de 51%

C’est un chiffre qui confirme les difficultés de l'Afrique du Sud. Au deuxième trimestre de cette année, le produit intérieur brut s'est effondré de 51%. Du jamais vu dans l'histoire de l'économie la plus développée du continent. Si depuis juin, l'activité redémarre, cela reste une crise sans précédent avec une récession sur l'ensemble de l'année estimée à 7%.

Un membre du personnel médical lors d'une campagne de dépistage du coronavirus à Lenasia, en Afrique du Sud le 21 avril 2020.
Un membre du personnel médical lors d'une campagne de dépistage du coronavirus à Lenasia, en Afrique du Sud le 21 avril 2020. REUTERS/Siphiwe Sibeko
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Les huit semaines de confinement total décrétées fin mars ont tout simplement mis le pays à l'arrêt. L'Afrique du Sud, pays qui compte le plus grand nombre de victimes du Covid-19 sur le continent, 13 000 morts fin août, s'est montré très ferme sur les mesures sanitaires. Résultats des pans entiers de l'économie se sont arrêtés de tourner : tourisme, mines, industries.

Le produit intérieur brut a reculé de moitié entre avril et juin, et sur l'ensemble de l'année la récession sera de 7% environ, selon les projections. Depuis juin l'économie redémarre, mais le retour à la normal sera long. Selon le PNUD, le Programme des Nations unies pour le développement, il faudra quatre ans à l'économie sud-africaine pour surmonter la crise.

Une crise sociale majeure

En effet, avant la pandémie, l’économie souffrait déjà de plusieurs problèmes structurels : un chômage de masse, des entreprises publiques percluses de dettes et un État qui n'a plus d'argent. L'Afrique du Sud a dû, fait exceptionnel, emprunter 3,6 milliards de dollars au Fonds monétaire international.

Enfin, les Sud-Africains vivent un véritable déclassement social qui là aussi laissera des traces profondes. Un tiers des ménages basculeront cette année dans la catégorie des ménages vulnérable et l'extrême pauvreté va bondir de 66% selon le PNUD. La crise sanitaire est d'ores et déjà une crise sociale majeure pour la deuxième économie africaine.

Cela fait 38 ans que la famille de Sousa a ouvert ce pressing en banlieue de Johannesburg. Louis s’en occupe désormais, avec son frère. Et même si le plus gros de la crise est désormais passé, il sait que l’activité va mettre du temps à reprendre: «Ça a été très dur pour nous, pendant le confinement, on a du complètement fermer. Et maintenant qu’on a rouvert, il y a encore 75% de notre activité qui est au point mort. Par exemple les gens qui ne travaillent plus au bureau, il ne vont pas venir faire nettoyer leurs costumes chez nous.»

Reportage à Johannesbourg auprès d’un pressing familial qui tente tant bien que mal de survivre à la crise

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