Ethiopie: la visite du président érythréen, un message envoyé à la province du Tigré
Le président érythréen Issayas Afewerki a achevé mercredi 15 octobre une visite officielle très médiatisée de trois jours en Ethiopie, en compagnie du Premier ministre Abiy Ahmed. Cette visite, la deuxième cette année, a été l'occasion pour les deux hommes de réaffirmer leur amitié. Et du coup d'envoyer un signal aux autorités de la province éthiopienne du Tigré, en état de rébellion de fait contre les autorités fédérales.
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Chaque rencontre entre les dirigeants de l'Ethiopie et de l'Erythrée est l'occasion de faire de belles photos. Cette fois, depuis lundi, Abiy Ahmed et Issayas Afewerki ont été montrés visitant une université et une plantation de café dans l'Oromiya, puis une installation hydroélectrique, le parc naturel d'Entoto et surtout, mardi, le célèbre Barrage de la Renaissance, fleuron de la géopolitique de l'Ethiopie.
Mais derrière ces images, chaque rencontre porte aussi un message politique. Cette fois, elle survient en pleine crise entre les autorités éthiopiennes et la province du Tigré, frontalière de l'Erythrée.
Leur complicité affichée, souligne un ancien diplomate érythréen, rappelle aux Tigréens que les deux chefs Etats ont gommé toutes leurs différences. « D'autant, ajoute-t-il, que le mépris qu'Issayas Afewerki affichait envers le Barrage de la Renaissance lorsque les Tigréens étaient au pouvoir s'est envolée maintenant qu'ils en ont été évincés. »
Il reste qu'il existe de nombreux autres sujets de discussion entre les deux hommes : la question tigréenne, certes, mais aussi l'application complète de leur accord de réconciliation, la gestion de la pandémie de Covid-19 et les invasions dévastatrices de criquets pèlerins, qui ont repris récemment dans les deux pays.
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