Reportage

Kenya: colère et désespoir suite à une flambée du prix des carburants

Des Kényans font la queue dans une station service de Nairobi en 2018 (image d'illustration).
Des Kényans font la queue dans une station service de Nairobi en 2018 (image d'illustration). AFP - SIMON MAINA

Les tarifs avaient déjà augmenté de manière régulière ces derniers mois à cause de taxes nationales plus élevées. Mais le gouvernement avait mis en place une subvention pour limiter justement la flambée des prix de l’essence, du diesel et du kérosène et tempérer la hausse du coût de la vie. La subvention a pris fin mercredi 15 septembre et les conséquences se sont immédiatement faites ressentir à la pompe.

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Avec notre correspondante à Nairobi, Albane Thirouard

À la pompe, l’addition est salée pour Kévin Yadah. Chauffeur de moto-taxi depuis deux ans, il est désespéré par la situation. « Je vais gagner moins d’argent. C’est difficile et ça arrive dans une période où on souffre déjà beaucoup, car on a été très affecté par la crise du Covid-19. Je rentre parfois chez moi sans pouvoir nourrir ma famille ».

Face à ces prix, Annette Abuya, chargée de communication dans une entreprise kényane est, pour sa part très en colère. « Ça montre que notre gouvernement ne fonctionne pas. Ils ne pensent pas au peuple. Ils doivent faire baisser les prix de l’essence et même punir les responsables, lance-t-elle. Parce que comment est-ce que l’on peut arriver à des tarifs aussi élevés ? Ce n’est pas juste pour les citoyens. »

Cette flambée du prix des carburants se répercute déjà sur le coût de la vie. Dorcas Gitau, propriétaire d’un petit magasin l’a constaté. « Mes dépenses ont terriblement augmenté. Quand je vais au marché pour acheter des légumes, les prix sont plus élevés parce que les vendeurs compensent l’augmentation de leurs coûts de transport. Cette hausse affecte tout le monde, particulièrement ceux en bas de l’échelle », explique-t-il.

Les prix à la pompe devraient encore augmenter dans une quinzaine de jours, avec l'entrée en vigueur à partir du 1er octobre d'une taxe indirecte sur le carburant de près de 5%.

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