Éthiopie: Washington dénonce la rhétorique raciste d'un proche d'Abiy Ahmed sur le Tigré
En Éthiopie, des déclarations publiques d'un proche du Premier ministre Abiy Ahmed sur la guerre dans le Tigré ont provoqué un scandale ces derniers jours, et notamment une condamnation de l'administration américaine et de plusieurs organisations de défense des droits de l'homme. Toutefois, l'homme à l'origine du tollé se défend d'avoir ciblé le peuple tigréen, mais seulement la rébellion du TPLF.
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À l'origine du scandale, les déclarations de Daniel Kibret la semaine dernière, lors d'une réunion publique. Évoquant la guerre dans le Tigré, ce proche d'Abiy Ahmed a comparé les adversaires du gouvernement éthiopien dans la province à « Satan », jugeant que, comme Satan, « ils devaient être les derniers de leur espèce » et « qu'aucune terre ne devrait supporter des mauvaises herbes comme celle-là ».
Au département d'État américain, comme au sein de plusieurs organisations internationales, ces propos ont fait scandale. Human Rights Watch, le Mémorial de l'Holocauste et le Centre mondial pour la responsabilité de protéger ont tous exprimé leur inquiétude et leur condamnation.
Daniel Kibret a eu beau faire savoir auprès de l'AFP qu'il ciblait alors « le groupe terroriste du TPLF » - une clarification endossée également par la porte-parole du gouvernement éthiopien Billene Seyoum -, l'administration américaine a maintenu lundi qu'une « rhétorique haineuse comme celle-ci » était « dangereuse et inacceptable ».
Si les discours violents à caractère ethnique sont fréquemment condamnés par l'ONU comme par les chancelleries occidentales depuis le début de la guerre dans le Tigré, c'est la première fois que les États-Unis prennent publiquement une position ciblée, citant cette fois nommément un responsable.
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