Comores: le ministre des Finances menace la presse lors de son premier discours
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Lorsqu’il se sentira critiqué ou diffamé, le nouveau ministre des Finances et du Budget a prévenu qu’il ne passerait pas par la justice mais qu’il avait des hommes de mains prêts à mettre en pièces les journalistes. Le syndicat national des journalistes s’est insurgé contre de tels propos et l’exécutif s’en désolidarise.
Avec notre correspondant à Moroni, Anziza M'Changama
« Que ce soit bien clair, si les journalistes disent ce qu’ils veulent, je ferai aussi ce que je voudrais. » C’est par ces mots que Kamalidine Souef, le nouveau ministre des Finances a ponctué la cérémonie de passation de pouvoir avec son prédécesseur.
« Ce qui pose problème au syndicat ce sont les propos utilisés par l’actuel ministre des Finances : dire qu’il va s’en prendre aux journalistes sinon dire qu’il a des milices qu’il va utiliser pour s’en prendre à tout journaliste qui osera le critiquer, ça fait peur », condamne Ali Oubeidillah, le secrétaire général du syndicat national des journalistes.
Excuses du ministre
Le tout nouveau ministre a présenté ses excuses ce lundi dans un communiqué expliquant qu’après avoir essuyé différentes attaques médiatiques nourries de contre-vérités, il avait laissé la passion l’emporter sur la raison. Insuffisant et à peine crédible pour le syndicat des journalistes.
« Malgré son communiqué le syndicat compte bien porter plainte. On est en discussion avec nos avocats, c’est eux qui nous mettront au clair les procédures à mettre en place, détaille Ali Oubeidillah. C’est par rapport aux propos tenus parce que si lui ne s’en tiendra pas à la justice, nous nous y tiendrons. Si demain, de tels propos devaient se tenir, le syndicat sera prêt à affronter qui que ce soit. »
Le porte-parole de la présidence interrogé sur le sujet a indiqué que les propos du ministre Souef n’engageaient que lui.
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