RDC: une nouvelle plateforme appelle à une marche pacifique contre Denis Kadima

La controverse autour de l’entérinement de l’équipe de Denis Kadima a donné naissance à une nouvelle plateforme, dont l'objectif est de s'opposer à la politisation de la Céni. Cette plateforme rassemble très largement avec l'opposition, les religieux et la société civile.

Denis Kadima, nouveau président de la Céni avant sa désignation, à Kinshasa, le 28 juillet 2021.
Denis Kadima, nouveau président de la Céni avant sa désignation, à Kinshasa, le 28 juillet 2021. © Sonia Rolley/RFI
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Les Forces sociales et politiques de la nation « regroupe des mouvements, associations, partis politiques et regroupements politiques, sans discrimination », affirme Maître Jean-Bosco Lalo Kpasha, interrogé par notre correspondant à Kinshasa, Kamanda wa Kamanda Muzembe. Selon le président du bureau national des Forces sociales et politiques de la nation, son objectif est la dépolitisation de la Commission électorale nationale indépendante (Céni).

En effet, la présence de Denis Kadima à la tête de la nouvelle équipe de la commission continue de susciter des réactions diverses au sein de l’opinion. Outre qu’elle a divisé les confessions religieuses, cette présence oppose également les partis politiques y compris ceux de l’Union sacrée, certains estimant que le nouveau président de la Céni est très proche du président de la République.

Il y a notamment Moïse Katumbi. Le leader du parti Ensemble pour la République, s’était exprimé contre l’entérinement de Denis Kadima à la présidence de la Céni. Il cherche à dégager une position concertée au sein de son parti sur le processus électoral.

Même si ce parti mène en ce moment des consultations qui visent à réévaluer leur participation à une coalition au pouvoir « loin de tenir ses promesses », explique son secrétaire général Dieudonné Bolengetenge, « nous apportons notre soutien à toute manifestation qui sera organisé légalement et pacifiquement », a-t-il ajouté.

Marche pacifique le 6 novembre

« C'est une alliance de circonstance », a tenu à souligner Felix Kabange, un des porte-paroles du Front commun pour le Congo de l'ancien président Joseph Kabila, parce que nous avons le même objectif, dit-il, « obtenir une Céni indépendante et dépolitisée ». A leurs côtés, il y aura aussi leurs ennemis jurés d'hier de Lamuka de Martin Fayulu et Adolphe Muzito, qui vont se faire violence en vue de « sauver la démocratie congolaise ». 

Enfin le mouvement citoyen La Lucha quelque peu hésitante jusqu'ici, « soutient la démarche et appelle ses membres à participer aux actions prévues », selon Bienvenu Matumo.

La nouvelle plateforme repose sur deux structures : les laïcs de l’Église catholique et ceux de l’Église protestante, les deux confessions religieuses qui sont très réticentes à la désignation de Denis Kadima. Une première mobilisation est prévue pour samedi 6 novembre. La plateforme appelle à une marche pacifique sur toute l’étendue du pays. 

Il y a un problème d’absence de consensus dans la désignation des membres de la Céni mais surtout à cause du manque de transparence dans la répartition des postes réservés à l’Union sacrée de la nation au sein du bureau de la future Céni.

Trésor Kibangula, analyste au Groupe d'études sur le Congo (GEC)

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