Éthiopie: l'envoyé spécial américain rencontre le Premier ministre Abiy Ahmed

L’émissaire américain est à Addis-Abeba pour tenter d’arracher la paix. (Ici, à Tripoli, en Libye, le 10 janvier 2018.
L’émissaire américain est à Addis-Abeba pour tenter d’arracher la paix. (Ici, à Tripoli, en Libye, le 10 janvier 2018. AFP - MAHMUD TURKIA

En Éthiopie, les rebelles tigréens du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) progressent et se trouvent désormais à environ 300 km d’Addis-Abeba. La capitale éthiopienne est le théâtre d’une intense activité diplomatique depuis jeudi en présence de l’émissaire américain dans le Corne de l’Afrique. Il a rencontré le Premier ministre Abiy Ahmed dans la journée.

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Avec notre correspondant à Addis-Abeba, Noé Hochet-Bodin

Jeffrey Feltman s’était d’abord entretenu avec différents ministres avant de rencontrer le chef du gouvernement Abiy Ahmed. En début de semaine, avant de se rendre en Éthiopie, l’émissaire américain s’était montré pessimiste, regrettant que ni les rebelles tigréens ni le gouvernement fédéral ne semblaient être ouverts à l’idée de négociations.

Mais selon une source diplomatique à Addis-Abeba, les réunions se succèdent et l’émissaire aurait décidé de repousser son départ initialement prévu ce vendredi. Il en a profité pour rencontrer un autre émissaire, celui de l’Union africaine, pour, semble-t-il, offrir une initiative conjointe aux différentes parties éthiopiennes.

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Les combats continuent dans le Nord

Cependant, la situation sur le terrain reste inchangée, les combats n’ont pour l’heure pas cessé, bien au contraire. Le gouvernement éthiopien a demandé aux vétérans de sortir de leur retraite pour refournir les rangs de l’armée. 

Et les États-Unis ont appelé, ce vendredi, leurs ressortissants à quitter le pays tant que les vols commerciaux le permette.

Après six mois de silence sur le dossier éthiopien, le Conseil de sécurité de l'ONU a exprimé unanimement vendredi ses « profondes préoccupations ». L’intensification et l’expansion du conflit au nord du pays ont poussé ses membres à réagir, à cause des conséquences humanitaires mais aussi de l’impact qu’il pourrait avoir sur la région, rapporte depuis New York notre correspondante Carrie Nooten.

« Les membres du Conseil de sécurité appellent à mettre fin aux hostilités et à négocier un cessez-le-feu durable »

Les membres africains du Conseil avaient réclamé, jeudi 4 novembre, une réunion en urgence sur le Tigré, tout en négociant un projet de déclaration. Le Conseil était systématiquement bloqué ces six derniers mois par Moscou et Pékin. Mais l’escalade en Éthiopie, et peut-être aussi l’implication de l’Union africaine sur place, ont poussé à cette déclaration vendredi du président du Conseil et ambassadeur du Mexique, Juan Ramón de la Fuente Ramírez :

« Les membres du Conseil de sécurité appellent à s’abstenir de tout discours de haine incendiaire, aux encouragements à la violence et aux divisions. Les membres du Conseil de sécurité appellent au respect du droit humanitaire international. Ils appellent aussi à mettre fin aux hostilités et à négocier un cessez-le-feu durable, ainsi qu’à la création de conditions favorables à un dialogue national éthiopien. » 

La réunion a ainsi été décalée. Elle aura peut être lieu lundi. À New York, on aimerait qu’un émissaire de l’Union africaine, pourquoi pas son envoyé dans la Corne de l’Afrique Olusegun Obasanjo, vienne briefer le Conseil à cette occasion.

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