Sierra Leone: au moins 98 personnes tuées dans l'explosion d'un camion-citerne à Freetown

En Sierra Leone, un nouveau bilan provisoire fait état d’au moins 98 personnes tuées et de 92 personnes gravement brûlées, dans l'explosion d’un camion-citerne vendredi 5 novembre au soir, dans la zone industrielle de Wellington, à l'est de la capitale, Freetown, a annoncé ce samedi 6 novembre l’Agence nationale de gestion des catastrophes (NDMA).

Au moins 80 personnes ont été tuées lors d’une explosion d’un dépôt de carburant, à Freetown, en Sierra Leone, le 5 novembre 2021.
Au moins 80 personnes ont été tuées lors d’une explosion d’un dépôt de carburant, à Freetown, en Sierra Leone, le 5 novembre 2021. AFP - SAIDU BAH
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« Les données fournies jusqu'à présent indiquent qu'au total 98 décès ont été enregistrés et 92 survivants sont actuellement admis dans divers hôpitaux de Freetown », indique la NDMA dans un communiqué.

Des vidéos de la catastrophe montrent l'ampleur de l'incendie qui s'est propagé dans le quartier. Des personnes aux vêtements fondus aux regards hagards, une énorme fumée noire qui monte des différents brasiers désormais éteints.

Des heures après, la Sierra Leone s'est réveillée samedi 7 novembre encore sous le choc de l'explosion survenue la veille, parmi des corps calcinés, des voitures fumantes. Sur les images prises avant le drame, des dizaines des personnes sont rassemblées autour du camion-citerne pour récupérer le carburant. Une cohue qui explique le bilan élevé.

Dans une publication, sur les réseaux sociaux, la maire de Freetown explique qu'un camion transportant du carburant est entré en collision avec un autre véhicule, ce qui a provoqué l'explosion. L'élue ne précise pas le bilan exact des victimes. C'est l'agence nationale de gestion des catastrophes qui a dirigé l'intervention, vendredi soir. « Il y a tellement de victimes, c'est un terrible, terrible accident », a déclaré, sur les lieux, son directeur général.

Mohammed Lamine Cissé, témoin et victime de la catastrophe, a perdu deux de ses enfants. Il témoigne au micro de Kadiatou Diallo, de la rédaction de RFI en fulfulde : « On était assis, ici au carrefour, quand soudain nous avons vu un camion qui roulait à vive allure. Il a heurté un camion-citerne. Vu le choc, il y a eu une fuite d'essence. C'est ce qui est à l'origine de l'incendie. Moi-même j'ai perdu mes deux enfants. Il y a eu tellement de morts qu'on ne peut pas les compter. C'est énorme. Il y avait beaucoup de taxis motos dans la circulation. La plupart des chauffeurs sont décédés. Il y a même le fils de mon frère qui est décédé. Il a été complètement consumé par les flammes. Les personnes brûlées ont été transportées à l'hôpital Connaught. C'est la nuit que les sapeurs-pompiers, avec le concours des  citoyens, ont pu éteindre le feu. J'ai presque tout perdu, même ma voiture. Je n’ai plus rien maintenant. »

« Le deuxième drame le plus important de notre histoire »

Dans les hôpitaux surchargés, les médecins ont été appelés en renfort pour soigner les victimes, dont certaines sont entre la vie et la mort.

Une situation difficile explique la maire de Freetown, Yvonne Aki-Sawyerr. « Le plus grand défi maintenant c'est que la plupart des gens sont totalement impossibles à identifier. La priorité pour nous, c'est donc de retrouver les familles qui ont perdu leurs proches et de leur apporter notre soutien. »

Sur place, des opérations de secours se poursuivent pour tenter d'évaluer l'étendue des dégâts. « Les dépenses médicales sont très importantes car les victimes ont été brûlés à un tel degré... Nous demandons des produits alimentaires tels que du riz et des produits non-alimentaires. Nous acceptons tout, explique Mohamed Lamrana Bah, de l'Agence nationale chargée de la gestion des catastrophes. C'est le deuxième drame le plus important de notre histoire. »

Sierra Leone: Mohamed Lamrana Bah, de l'Agence nationale chargée de la gestion des catastrophes, explique les opérations de secours encore encore à l'œuvre

En 2017, la capitale de la Sierra Leone avait été frappée par une coulée de boue qui avait fait plus de 1 000 morts.

Le président Julius Maada Bio, actuellement en Écosse, pour la COP26, s'est exprimé sur Twitter dans la matinée. Il se dit « profondément troublé par cet incendie tragique et les horribles pertes en vies humaines ». Présentant ses condoléances aux familles de victimes, le président promet que son gouvernement fera tout pour soutenir les familles touchées.

Il est d'ailleurs attendu dimanche 7 novembre sur les lieux de ce nouveau drame.

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