L'armée soudanaise arrête le chef du bureau d'al-Jazira à Khartoum

El Musalmi El Kabbashi, le chef du bureau à Khartoum de la chaine qatarie Al-Jazira a été arrêté ce dimanche 14 novembre 2021. © AL-JAZEERA/AFP

Le chef du bureau d’al-Jazira à Khartoum a été arrêté ce dimanche 14 novembre par les forces de sécurité soudanaises, selon la chaîne qatarienne. La pression sur les médias s’accentue, au lendemain de la manifestation réprimée de samedi, trois semaines après le putsch du 25 octobre.

Avec notre correspondante à Khartoum, Florence Morice

Il faisait encore nuit selon al-Jazira lorsque les forces de sécurité soudanaises ont débarqué ce dimanche au domicile d’El Musalmi El Kabbashi, le chef de bureau de la chaîne dans le pays. Après cette descente, le journaliste a été embarqué puis placé « en prison », selon un communiqué diffusé par al-Jazira qui condamne cette arrestation et réclame la « libération immédiate » de son représentant. D’autant que les autorités n’ont indiqué « aucun motif pour justifier cette détention », affirme la chaîne de télévision qatarienne.

Al-Jazira traité de la même façon en 2019

Ce n’est pas la première fois qu’al-Jazira subi les foudres de Khartoum. En 2019, les forces de sécurité soudanaises avaient fait fermer son bureau dans le pays et annulé les permis de travail de ses correspondants. Cette arrestation vient donc renforcer cet air de déjà vu qui règne ces derniers jours à Khartoum où les méthodes des forces du général Burhan rappellent à beaucoup celles du temps d’Omar el-Béchir.

Al Jazeera condemns the arrest of its Sudan bureau chief by security forces in the capital, Khartoum, and demands his immediate release.

Read more: https://t.co/S40quoUSGH pic.twitter.com/Vc8S4jMGns

— Al Jazeera English (@AJEnglish) November 14, 2021

Depuis le putsch du 25 octobre, de nombreux journalistes travaillant pour des médias officiels ont également été remplacés et interdits de revenir à leur poste. Dans son communiqué, al-Jazira promet de « tenir les autorités soudanaises responsables de la sécurité de tous ses employés » et ajoute qu’elle continuera « à couvrir » l’actualité avec « professionnalisme ».

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