DRC-Africa Business Forum: la RDC se positionne sur la fabrication de batteries au lithium
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La République démocratique du Congo (RDC) veut produire localement des batteries en lithium et développer une chaîne de valeur régionale autour des véhicules électriques et des énergies propres. C'est l'ambition folle affichée par les autorités lors du DRC-Africa Business Forum qui s'est tenu pendant deux jours à Kinshasa.
avec notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa
Le DRC-Africa Business Forum est organisé en partenariat avec la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA). Félix Tshisekedi et son homologue zambien, Hakainde Hichilema ont ouvert la manifestation en présence de plusieurs officiels et des ministres délégués du Maroc et du Gabon.
La RDC se positionne comme la destination la plus compétitive du monde pour installer des usines de fabrication de batteries. Elle veut capter une partie des « 8.000 milliards de dollars » de revenus issus de la vente des véhicules électriques à l’échéance 2025, « 46.000 milliards d’ici 2050 ». Par ailleurs, le pays, qui exporte ses nombreuses richesses minières à l’état brut, compte sur sa réserve de 400 millions de tonnes de lithium et 25 millions de tonnes de cobalt pour alimenter cette industrie
Un conseil des batteries de la RDC
Les autorités avaient déjà annoncé la création du Conseil des batteries de la RDC. Un établissement public qui devrait piloter la politique gouvernementale dans ce secteur. Les résolutions de ce forum non encore présentées à la presse, mais consultées par RFI donnent aux Congolais la possibilité de détenir des parts dans les sociétés étrangères qui pourraient investir en RDC dans la fabrication de batteries pour voitures électriques. Ce que l’on sait déjà, c'est que l’entreprise pilote pourrait être basée à Lubumbashi dans la province du Haut – Katanga, même si le lithium, matière première pour ces batteries, sera exploitée dans le Tanganyika.
C’est un premier pas pour le pays mais la bataille pourrait s’avérer rude. Le patronat congolais, la FEC, souhaite que les entreprises qui vont investir soient majoritairement constituées des capitaux africains. Albert Yuma, le président de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), a ainsi demandé de s’assurer « dès le départ de la participation des nationaux au capital de ces entreprises communes ». Il prône un « protectionnisme africain » avant de « s’ouvrir aux autres ».
A la fin des travaux du forum, jeudi, Sidi Ould Tah, patron de la Banque arabe de développement pour l’Afrique (BADEA) a réaffirmé l’engagement des partenaires extérieurs d’accompagner les autorités congolaises. Un accompagnement « pour faire de ce pays, un point de départ pour une Afrique qui change le narratif, crée des emplois et transforme ses ressources ».
La carte Bloomberg
Les autorités veulent séduire les investisseurs avec une étude de Bloomberg qui affirme qu’il est trois fois moins cher d’installer une usine de ce type en RDC, qu’aux Etats-Unis ou en Chine. « Les engagements sont forts ! », se réjouit Julien Paluku, ministre congolais de l’Industrie au micro de notre correspondant. Nous étions en négociation déjà avec la Fédération des entreprises du Congo et avec la Gécamines, qui est la Générale des Carrières des Mines, pour que la première usine pilote soit basée à Lubumbashi. Et les entreprises minières sont prêtes à pouvoir approvisionner cette usine de production en matière première. Tous les financiers du monde ont signé l’engagement de pouvoir nous accompagner dans la mise en place de ce nouveau rêve.
Imaginez-vous que l’étude qui a été réalisée par Bloomberg démontre qu’investir en RDC coûte à l’investisseur 39 millions de dollars, alors qu’aux États-Unis le même investissement coûte 117 millions de dollars ! Donc ce sont des indicateurs comme ça que nous mettons à la disposition du monde, pour créer ce sentiment d’attraction vers la RDC. Et ce n’est pas moi qui le dis. C’est l’étude de Bloomberg qui est une organisation indépendante, que nous n’avons pas soudoyée pour qu’elle sorte des chiffres qui soient en notre faveur ! ».
Le marché est prometteur. La RDC entend capter une partie des « 8.000 milliards de dollars » du marché des batteries et véhicules à l’échéance 2025. Les Nations unies estiment que le marché sera de « 46.000 milliards d’ici 2050 ».
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